Aux Antilles, en Amérique ou encore dans l'océan Indien, dès le XVIIème siècle, certains esclaves fuyaient les propriétés de leur maître. Hommes, femmes et enfants, on les appelait les marrons. Ils pratiquaient le marronnage.
Le mot marronnage, c'est un terme qui appartient au vocabulaire d'une société esclavagiste. Il faut se souvenir que c'est un terme péjoratif. En fait, il vient de l'espagnol "cimarron", un terme que l'on utilise pour décrire les animaux d'élevage retournés à l'état sauvage. C'est aussi un terme qui se sont ré appropriés les esclaves dits marrons, qui, par exemple en Jamaïque, en ont fait une identité collective de résistance au système esclavagiste.
Aurélia Michel, spécialiste de l'histoire des Amériques
Le marronnage était observé sur des durées plus ou moins longues.
On a distingué le marronnage qui pouvait s'exercer pendant quelques heures ; le fait d'aller visiter un proche sur une autre plantation, de se soustraire au travail, dans ce cas-là on appelle ça le petit marronnage. Et puis, il y a des formes plus organisées, plus durables, qui consistent à essayer de s'organiser en autonomie en dehors de la plantation. Dans ce cas-là, on parle de grand marronnage.
Aurélia Michel, historienne, spécialiste de l'histoire des Amériques
Certains maîtres pouvaient déployer des moyens violents pour récupérer les esclaves qui s'étaient échappés.
Le marronnage, c'était l'obsession aussi des maîtres puisque finalement c'était une forme de rapport de force. Donc c'était l'obsession des maîtres d'empêcher le marronnage, de le réprimer, de le punir très sévèrement de manière spectaculaire pour dissuader d'autres fuites.
Aurélia Michel, historienne
Ces menaces n'ont pas empêché l'émergence de plusieurs sociétés marron. Certaines ont perduré dans le temps comme les Bushinengués, ces descendants de marrons venus du Suriname qui vivent encore majoritairement le long du Maroni.
Un reportage de Ludmila Zie.
♦ Pour aller plus loin :
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