Le ministère de la Justice lance un recrutement de greffiers pour Mayotte et la Guyane

Tribunal judiciaire
Un concours national à affectation locale est lancé par le ministère de la Justice, qui espère recruter des greffiers pour les tribunaux de Mayotte et de Guyane.

"Le ministère de la Justice organise un concours national externe et interne à affectation locale (CNAL) en Guyane et à Mayotte", précise un communiqué, soit un "nouveau dispositif" qui permettra "aux lauréats inscrits au CNAL d’être affectés en Guyane ou à Mayotte à l’issue de leur formation." Cette dernière, rémunérée, sera d'une durée de 18 mois, à l'école nationale de greffe (ENG) située à Dijon.

Les épreuves écrites se dérouleront les 14 et 15 mars 2023, dans les centres d'examen installés au siège de la cour d'appel de Guyane, à Cayenne, et dans la chambre d'appel de Mamouzdou, pour Mayotte. L'épreuve orale se déroulera à compter du 30 mai et les candidats seront fixés le 3 juillet. Les personnes intéressées ont jusqu'au 9 janvier à 23h59, heure de Paris, pour s'inscrire au concours, précise le ministère.

Au total, 631 places seront offertes au niveau national : 285 pour le concours externe, 252 pour le concours interne et 94 places pour le troisième concours. Le nombre de places offertes pour la Guyane et Mayotte sera précisé ultérieurement dans un arrêté.

Justice malade

De nouvelles places et un concours fléché, afin de pallier les manques du milieu judiciaire, qui dénonce régulièrement une justice rendue "malade" par l'absence de moyens. Le tribunal de Mamoudzou, par exemple, ne fonctionnait, en mars 2022, qu'avec 30 % de son effectif total, expliquait Clara Faure, juge des enfants. Le 4 de ce mois, juste avant la visite du garde des Sceaux dans le département, un jeune greffier, arrivé de l'Hexagone quelques mois auparavant, avait par ailleurs tenté de se suicider en dénonçant, dans une lettre, des conditions de travail "honteuses"

En Guyane, les magistrats s'alarment aussi de la situation de plus en plus compliquée et de l'absence d'effectifs suffisants. Une semaine "justice morte" a été organisée en octobre dans le territoire, quelques mois après une grève très suivie dans les tribunaux guyanais et en pleine visite ministérielle d'Eric Dupond-Moretti, là aussi. Des renforts ont été annoncés et devraient arriver d'ici janvier 2023.