Dans la petite douceur parisienne de ce début du mois de mars, près d’une cinquantaine de personnes avaient répondu "présent" à l’invitation lancée par le député guadeloupéen Max Mathiasin. Tous étaient venus pour accompagner et saluer la brillante carrière de la légende du jazz, le Guadeloupéen Alain Jean-Marie. Le documentaire "Alain Jean-Marie, Impressions cubaines" était diffusé en avant-première dans la salle de projection de l’Assemblée nationale.
Pendant près de 52 minutes, les spectateurs ont pu découvrir ou redécouvrir des artistes iconiques de la musique latine ou caribéenne qui ont marqué la vie du pianiste, comme Chombo Silva, Tata Güines, Dizzy Gillespie ou qui l'ont accompagné, comme la Cubaine Celia Cruz. Dans ce court-métrage, le pianiste guadeloupéen, récompensé du prix Django-Reinhardt en 1979, raconte sa carrière, son adolescence et sa vie de jeune adulte en Guadeloupe où il a été bercé et influencé par la musique cubaine.
À la fin de la projection, l’artiste était heureux, presque ému aux larmes. Mais pour lui, le personnage central de ce documentaire reste tout de même "Cuba". "C’est un honneur de le voir ici [le documentaire, NDLR], dans cette Assemblée nationale qui est un lieu prestigieux. Je ne m’attendais pas à ça. Mais le personnage principal, je pense que c’est la Havane et la musique : le boloro. Moi, je suis là pour écouter et regarder, et parfois participer", confie-t-il.
Amoureux de la musique latine et de ses sonorités mélodieuses, le pianiste n’a pas pu résister à l’envie d’aller sur les terres de la musique qui a bercé son enfance. "Quand on a dit à Alain qu’on voulait réaliser un film sur lui, aucune idée ne le motivait. Puis un jour, on lui a parlé de cette île [Cuba, NDLR] et il a dit qu’il n’y était jamais allé. On lui a proposé de l’emmener pour un documentaire et il a dit 'oui' tout de suite", raconte le producteur Frédéric Tyrode Saint-Louis.
"Ce voyage à Cuba l’a remotivé"
En visionnant ce documentaire, les mélomanes comme les amoureux de musique cubaine vont être ravis. Réalisé par Bertrand Fèvre, le film mélange des témoignages comme celui du musicologue guadeloupéen Eric Nabajoth, ou encore le percussionniste Gabriel "Gaby" Moustouche, avec des parties chantées comme ce merveilleux échange entre Alain Jean-Marie au piano et l'artiste cubaine Dayalex, à la voix enivrante.
Un choix artistique qui a conquis la salle, comme l’actrice Adèle Souria. "J’ai adoré ce film, il était très joli, glisse-t-elle. Ça fait du bien d’entendre Alain Jean-Marie, et c’est bien de rendre hommage aux grands artistes de leur vivant". Un avis partagé aussi par l’instigateur de cette soirée à l’Assemblée, le député de la Guadeloupe Max Mathiasin. "Il était important de rendre cet hommage à Alain Jean-Marie. C’est un grand homme, un artiste accompli, qui a rencontré des musiciens de tous les horizons. Ce documentaire est dédié à tous les êtres humains qui veulent avoir une approche de l’art et pas seulement les mélomanes".
Le documentaire Alain Jean-Marie, Impressions cubaines, produit par Frédéric Tyrode Saint-Louis et réalisé par Bertrand Fèvre sera diffusé bientôt sur toutes les chaînes de la 1ʳᵉ.