C'est la même chose, tous les ans. Au mois de janvier. La grande caravane du tennis mondial migre vers l'hémisphère sud. Direction l'Australie pour le premier Grand Chelem de la saison. Melbourne. L'édition 2022 avait souri à Gaël Monfils, solide quart-de-finaliste. En 2023 pourtant, l'Antillais n'est pas du voyage. Aucun souci physique à déplorer. La Monf fait juste un choix stratégique. Six mois (au jour près) sans compétition permettent à un joueur blessé de conserver un classement protégé durant sa saison de reprise. S'il veut bénéficier de cette mesure, Monfils doit patienter jusqu'à la mi-février 2023 avant de retrouver les tournois. Donc… Gaël attend et se prépare.
2023, année de transition
En retournant sur le circuit début 2023, Gaël Monfils va surtout devoir oublier 2022. Après un début de saison tonitruant (victoire au tournoi d'Adélaïde et quart-de-finale à Melbourne), ce fut le trou noir. Ou presque. Un pied douloureux l'a privé des trois autres levées du Grand Chelem. Ce même pied a également mis un terme à sa saison dès le mois d'août 2022. Sportivement parlant, voilà une année bien compliquée pour l'Antillais. D'où les précautions d'usage. Et de langage. 2023 sera aux yeux de Gaël Monfils une année de transition. Pas question d'établir un programme de compétitions trop chargé. Monfils veut avant tout rejouer. Sans se blesser.
Car il y a un plan. Une idée. L'objectif, le vrai, se situe en 2024. Le joueur ne s'en cache plus. Il vise, il rêve des Jeux Olympiques à Paris. Monfils aura alors 37 ans. Il s'agira de sa dernière opportunité de disputer les Jeux. Qui plus est à Roland-Garros. Sur les courts où il a jadis grandi. Sur cette terre battue qu'il affectionne. Histoire de finir en beauté ? À la maison ? Pas vraiment. Pas encore. Celui qui se voyait jouer jusqu'à 40 ans, fixe désormais la date prévisionnelle de ses adieux en 2025. À 39 ans. Si tout va bien.
Les copains s'en vont
Les joueurs français de la génération Monfils commencent à tirer leur révérence. Jo-Wilfried Tsonga, 37 ans, fut le premier. À Roland-Garros. Imité ensuite par Gilles Simon, 38 ans. Durant le Master 1000 de Paris-Bercy. Gaël Monfils est certes un peu plus jeune. Mais assister au départ à la retraite de ses amis d'enfance doit avoir quelque chose de déchirant. Seul Richard Gasquet demeure auprès de l'Antillais. 36 ans. Tous les deux. Pour l'instant. Mais ça ne va pas durer.
Tout comme les monstres finalement. Ces terribles monstres du Big Four. Les Nadal, Federer, Djokovic ou Murray qui ont tout raflé durant vingt ans. Privant ainsi nos talentueux tricolores de la moindre consécration méritée en Grand Chelem. Le Suisse Roger Federer vient officiellement de s'arrêter. À 41 ans. Et l'Espagnol Rafael Nadal, 36 ans, commence à montrer des signes d'usure physique inquiétants. Bref, un changement d'époque s'annonce. Presque un autre monde.
Monfils papa
Sur le plan sportif, 2022 n'aura pas été un grand cru pour Gaël Monfils. Sur un plan personnel en revanche, l'année passée a eu le goût d'un millésime rare. Depuis le 15 octobre dernier, l'Antillais est l'heureux papa d'une petite Skaï. Fruit de l'amour avec son épouse Elina Svitolina. Un changement majeur. Qui aura forcément un impact sur la carrière du joueur. Supportera-t-il désormais l'éloignement qu'impose une vie de tennisman professionnel ? N'aura-t-il pas d'autres priorités ? Gaël Monfils le reconnaît bien volontiers : l'arrivée de Skaï l'a déjà amené à relativiser beaucoup de choses.
Un dernier constat : sur le terrain ou en dehors, La Monf reste un formidable showman. Il adore ça. Dernière preuve en date : la création de son vlog, un blog vidéo. Gaël Monfils y présente sa vie. Le côté sportif. Le côté intime aussi. Sans oublier toute la dimension théâtrale du garçon. Le résultat se révèle assez bluffant. Peut-être même prémonitoire. Le jour où La Monf devra penser à sa reconversion, une carrière d'animateur est à envisager sérieusement. Car l'Antillais a toutes les qualités pour s'imposer aussi dans ce domaine.