Musique
A l’occasion des 50 ans de la sortie de son premier single, Laurent Voulzy ressort l’ensemble de sa discographie en vinyl. Laurent Voulzy, c’est Rockollector, Belle-île-en-mer, Le cœur grenadine, Karin Redinger, Marie-Galante ou encore Le soleil donne. Ses chansons nous accompagnent depuis tellement longtemps qu’on en oublie qu’il y a eu un début. C’était donc en 72, soit il y a un demi siècle ! Le 45 tours (ou single solo si vous préférez) portait sur la face A Folle de toi et sur la face B l’Amour est un oiseau. En tant que guitariste, fortement influencé par la pop anglaise et la musique brésilienne, Laurent Voulzy n’en a pas oublié pour autant ses origines antillaises. On citera bien sûr les incontournables Belle-île-en-mer et Marie-Galante. Mais il y a aussi Amélie Colbert, titre méconnu, sorti au tout début des années 2000 où Laurent Voulzy chantait, fait rare, en créole. Dans une récente interview visible sur le net, il expliquait qu’avec cette chanson, il voulait donner sa vision de la Guadeloupe. D’un point de vue musical, mais aussi sur l’état d’esprit de l’époque. Sur fond de biguine, Amélie Colbert raconte l’histoire d’une vieille dame à l’époque où dans l’Hexagone, il était déconseillé de parler créole. "J’en avais donné une copie à une amie qui l’a fait écouter à sa grand-mère en Guadeloupe, elle a pleuré. Alors, je me suis dit que j’avais gagné." Il faut dire qu’il avait bétonné son affaire en enrôlant Mario Canonge au piano, Camille Soprann au saxophone, Roger Raspail aux percussions et les frères Fanfant, Thierry à la basse et Jean-Philippe à la batterie.
Bel Matjoukann de Thierry Vaton. C’est un homme de l’ombre qui passe enfin à la lumière. Directeur artistique, arrangeur, compositeur, accompagnateur, le pianiste Thierry Vaton sort son premier album Bel Matjoukann (beau patrimoine), un ensemble de dix titres, à la tonalité voluptueuse et bien sûr jazzistique, disponible à partir du 28 octobre. "Je me suis fait plaisir. J’ai profité d’avoir du temps avec le covid pour m’occuper de mes compos qui dormaient en friche dans mes tiroirs" explique Thierry Vaton. Comme l’homme est généreux, il a convoqué un grand panel d’instruments, de la flûte traversière à la contrebasse en passant par le saxophone, qui servent divers rythmes comme la mazurka ou le jazz caribéen. Sa touche personnelle se niche aussi dans l’utilisation d’un piano Fender Rhodes qui donne ce son spécial, qui rappelle parfois l’orgue Hammond. "J’aime ce son et c’est pour me démarquer des autres sons jazz créoles."
Le musicien s’offre même un clin d’œil aux racines africaines de notre musique avec l’énergique contribution de son amie Angélique Kidjo. L’occasion de rappeler qu’il est presque incontournable dans le métier. Il accompagne Angélique Kidjo, presque depuis ses débuts à Paris lorsqu’elle fréquentait les petites salles. Et ceux que l’on retrouve sur l’album ont tissé une histoire avec lui. De Florence Naprix à Tony Chasseur (ils ont créé ensemble MizikOpéï Big band) en passant par Stéphane Castry, Georges Granville, Sonny Troupé ou encore David Donatien. Présentation de l’album le 14 décembre au Sunset à Paris.
Arts plastiques
Pluie sur mer de Minia Biabiany au grand café de Saint-Nazaire (jusqu’au 31 décembre) La plasticienne Minia Biabiany poursuit son travail sur l’identité caribéenne. A l’aide de matériaux aussi divers que le coton, le bois, le sel ou encore les feuilles de bananiers, la Guadeloupéenne imagine ici des installations qui suggèrent une exploration physique et intime du territoire ultramarin. Pluies sur mer précède une autre exposition à venir de l’artiste. Elle s’intitule Difé et sera visible, cette fois-ci, au Palais de Tokyo à Paris, à partir du 19 octobre jusqu’au 8 janvier prochain.