Rentrée littéraire
L’Evangile du nouveau monde de Maryse Condé (éditions Buchet-Castel, parution : le 02/09/21). Un dimanche de Pâques, un nouveau-né gisait sur la paille entre les sabots de l’âne qui le réchauffait de son souffle. "Voilà un cadeau de Dieu que je n’attendais pas" murmura madame Ballandra. "Je te nommerai Pascal." Sa beauté n’était pas la seule cause de la curiosité générale. Une rumeur tenace gagnait du terrain. Cette histoire n’était pas naturelle. Mais alors quelle est la mission de Pascal ? Auréolée du Prix Cino del Duca de l'Institut de France décerné en juin dernier, Maryse Condé nous revient avec cette histoire qui laisse libre cours à son imaginaire fécond.
La muse ténébreuse de Charles Baudelaire de Raphaël Confiant (éditions Mercure de France, parution : le 02/09/21). Elle doit d’être connue grâce aux amours tumultueuses qu’elle a vécues avec Charles Baudelaire. Avec ce roman, Raphaël Confiant s’est attaché à déflorer un peu plus l’identité de cette mulâtresse, dont on ne sût dire, pendant longtemps, si elle était apprentie comédienne ou fille de joie, muse ou égérie. Venait-elle de La Réunion, de l’île Maurice ? Ou bien d’Haïti ? Seule certitude, avec Charles Baudelaire, Jeanne Duval forma un couple qui marqua de son empreinte les salons parisiens de la première moitié du XIXe siècle. Autrement dit, elle côtoya les Flaubert, Nardal, Nerval, Dumas et autres Lamartine et Delacroix.
Les étoiles les plus filantes d’Estelle-Sarah Bulle (éditions Liana Lévi, parution : 26 août). En juin 1958, une équipe de tournage débarque à Rio de Janeiro pour un drôle de casting. On recherche de jeunes comédiens amateurs noirs. L’idée est de réécrire le mythe d’Orphée et d’Eurydice, avec pour cadre une favela vibrante de tragédie et de joie. Sur place, le réalisateur rencontre l’amour. Mais, ajoutée à la musique, l’effervescence artistique qui se dégage du tournage, aiguise les intérêts de deux agents locaux de la CIA, ainsi que ceux de la France de Malraux, soucieuse de paraître à son avantage au festival de Cannes. C'est le troisième ouvrage de celle qui avait marqué les esprits avec son premier roman, Là où les chiens aboient par la queue.
Cette morsure trop vive de Nassuf Djailani (éditions Ateliers des nomades, parution : 5 juin 2021). A Mayotte, deux frères grandissent à l’ombre de leur mère vaillante. Entre les exigences maternelles et les passions soulevées par l’intrigante Marina, ils se construisent. Le destin déflagre au-dessus de leur tête. Soul, l’ainé, fier héros de guerre, a maille à partir avec la justice. A cette occasion, le juge met au jour un trafic crapuleux. Cette morsure trop vive raconte le destin d'une fratrie, dont le cadet est admiratif de la trajectoire de son aîné. Elle est aussi une critique sociale de la justice mahoraise qui dysfonctionne, avec en toile de fond l’histoire d’amour qui va opposer les deux frères.
Historiettes des 12 territoires d’Outre-mer de Delphine-Laure Thiriet & Amélie-Anne Calmo (Caraïbéditions). Derrière le vocable outre-mer se cachent douze territoires répartis sur l’ensemble du globe, et donc des océans. Au travers de 36 petites histoires mettant en exergue des traditions ou des coutumes, les deux autrices nous sensibilisent un peu plus sur ces bouts de France que sont la Nouvelle-Calédonie, La Réunion, Wallis-et-Futuna, ainsi que Saint-Pierre-et-Miquelon, etc… Pour les petits, mais les grands trouveront plaisir à se rafraîchir la mémoire sur certaines notions !
Fenua de Patrick Deville (éditions Fiction et Cie/Seuil, parution : 19/08/21). La Polynésie se décline en un poudroiement d’îles, d’atolls et d‘archipels sur des milliers de kilomètres. Mais au final, la superficie de toutes ces terres réunies ne dépasse pas celle de la Corse. Ce territoire est le Fenua. Ce roman foisonne d’histoires et de rencontres. Il relate les conflits coloniaux et impériaux qui opposèrent la France et l’Angleterre. On y croise aussi Bougainville, Gauguin, Pierre Loti ou Victor Segalen.