La mère de Garry Régis-Luce a fait le déplacement il y a quelques jours à Roissy-Charles de-Gaulle pour récupérer les affaires de son fils tué par la police le 10 août dernier. Un agent lui a remis une valise remplie d'affaires appartenant à son fils, dont une bible et un classeur contenant des bulletins de salaire, des documents de la sécurité sociale et son permis de conduire.
Le parquet de Bobigny a indiqué avoir reçu une plainte de la mère et du père de la victime. D'après Mediapart, les parents de Gary ont porté plainte contre X, avec constitution de partie civile, pour "homicide volontaire par la force publique".
Garry "souffrait de problèmes mentaux", selon son père, "mais moi, je n'avais rien vu", déclare Mme Régis-Luce.
"Je le connaissais. Il était particulièrement agressif mais envers lui-même mais il n'a jamais agressé physiquement une personne", confie Hassem, employé d'Aéroports de Paris (ADP) qui a souhaité conserver l'anonymat.
Entre 80 et 100 sans-domicile-fixe sont recensés à Roissy. "L'aéroport est un lieu public, comme pour une gare, on ne va pas empêcher des sans-abris de rentrer", déclare ADP, gestionnaire de la plateforme.
Une seconde enquête pour “homicide volontaire” confiée à l’IGPN
Garry Régis-Luce, 32 ans, avait "ses habitudes" depuis quelques mois au terminal 2F de l'aéroport parisien, l'un des plus grands d'Europe. Le matin de son décès, ce sans-domicile-fixe martiniquais "importunait des agents de sécurité et la police aux frontières (PAF) a été appelée en renfort pour le faire évacuer", selon la version policière.
D'après leur récit, l'homme s'est éloigné, tout en les invectivant, puis s’est retourné et a sorti un couteau. Un des quatre policiers appelés en renfort a alors fait usage de son arme.
Une enquête a été ouverte pour "homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique" et confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). "La question va se poser, s'il n'y avait pas moyen de le neutraliser autrement", indique une source proche du dossier précisant que les policiers "le connaissaient".
"Je l'ai toujours soutenu donc il ne voulait pas que je sache sa situation", confie Maryse la mère de la victime qui vit à Rivière-Salée, au sud de la Martinique. Son fils avait obtenu "un diplôme dans le domaine des équidés" dans l’Hexagone.