VIDÉO. "Les Passagers du vent" : la Commune de Paris et la Nouvelle-Calédonie au cœur du dernier album de François Bourgeon

"Le Sang des cerises", dernier tome de la série "Les Passagers du vent", de François Bourgeon.
François Bourgeon clôt sa série mythique "Les Passagers du vent" (Éditions Delcourt) avec deux albums intitulés "Le sang des cerises", entre Commune de Paris et Nouvelle-Calédonie.

Cette bande dessinée mythique, François Bourgeon, illustrateur et scénariste né en 1945, l’a créée il y a plus de quarante ans. Le premier album, "La Fille sous la dunette", est sorti en 1980. Une saga maritime qui, tout au long des neuf albums, nous embarque à travers les mers, depuis la Bretagne, vers l’Afrique, les Antilles, et l’Amérique.

À travers le regard de ses héroïnes que l’on suit sur plusieurs générations, le lecteur est confronté à différents évènements historiques, comme la traite négrière, ou la Commune de Paris et la déportation en Nouvelle-Calédonie. Les deux derniers albums sont intitulés "Le sang des cerises".

Une série qui met à l'honneur les femmes

Zabo, l’une de ses héroïnes, se retrouve en pleine Commune de Paris en 1871. Elle côtoie alors entre autres Louise Michel et Henri Rochefort, avec qui elle sera déportée en Nouvelle-Calédonie pour huit ans avant de revenir en Bretagne, là où s’achève l’histoire.

Par souci d’authenticité et de respect historique, François Bourgeon a effectué un méticuleux travail de recherche. "J’ai lu les témoignages d’époque, Henri Rivière, Louise Michel, Nathalie Lemel, Henri Rochefort, et pas mal d’autres, soit sur le bagne, soit sur la déportation, et j’ai essayé d’ingurgiter tout ce que je pouvais avec toujours cette envie d’aborder les choses du point de vue de mes héroïnes et non pas du point de vue d’un historien, raconte l'auteur. Elles assistent à des choses, mais pas forcément ce que l’on sait maintenant être la réalité. Quand c’est des personnages comme Louise Michel, Henri Rochefort, j’essaie de leur faire dire à peu près ce qu’elles ont dit à l’époque. Je ne leur invente pas d’idées nouvelles."

Passionné de maquette, il est même allé jusqu’à en reproduire une de Montmartre au XIXᵉ siècle.


Les héroïnes des "Passagers du vent" sont des femmes toujours en avance sur leur temps, des femmes émancipées. "Sous la Commune de Paris, par exemple, la place des femmes a été très importante. Il y avait des clubs qui se réunissaient partout, dans les églises, etc.", explique François Bourgeon. 

Elles ont participé aux sauvetages des blessés, il y avait des cantinières, des ambulancières aussi qui ont été fusillées comme les autres pendant la semaine sanglante. C’est aussi les premières fois où l’on a commencé à parler du droit de vote des femmes.

François Bourgeon, illustrateur et scénariste

François Bourgeon clôture en beauté son histoire qui se termine en Bretagne, là où elle avait commencé pour le plus grand plaisir des lecteurs passionnés des "Passagers du vent".

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