Le court-métrage Les racines ardentes débute par une scène familiale foisonnante et bruyante de déplumage et de cuisine de poulets. Après une longue séparation la belle Inaya revient à La Réunion suite à l'invitation de son grand frère qui souhaite qu'elle chante lors du baptême de son fils. Lors des retrouvailles avec sa famille, on comprend qu'un lourd secret lié au décès des parents d'Inaya dans un incendie est à l'origine de l'exil de la jeune femme. Les non-dits dominent les relations familiales. L'animosité du petit frère Mathis à l'égard de sa sœur est palpable comme le malaise d'Inaya.
Le film nous transporte entre deux temporalités, celles d’Inaya et de Mathis, qui évoluent en parallèle. Alors qu’Inaya traverse une période trouble et une transformation spirituelle, la caméra s’intéresse également au reste de la famille, agissant comme un groupe uni. Tout converge vers un moment de paroxysme : le baptême auquel Inaya assiste pour renouer avec sa famille.
Immersion dans la culture réunionnaise
Le baptême symbolise la renaissance après les épreuves de la vie. Le chaos de la préparation des poulets au départ reflète l’agitation des membres de la famille. Les habits blancs du baptême symbolisent un nouveau départ. La langue joue également un rôle important, le créole ancrant le récit dans l’origine, tout comme la cascade d’où peut jaillir le nouveau.
Enfin, la magnifique musique de Danyel Waro, célèbre musicien réunionnais et ambassadeur du Maloya, qui officie également en tant qu’acteur, ancre le film dans les racines du terroir. On y trouve des sentiments déçus, une colère étouffée, le désespoir et la renaissance, conférant au film une grande beauté.
Le court-métrage aborde plusieurs thèmes créant une atmosphère riche en émotions et en réflexions : identité et héritage, liens familiaux, transmission, nostalgie et quête d’identitaire.
Le film Les Racines ardentes nous invite à réfléchir sur notre propre histoire, nos origines et notre place dans le monde. Ce film émotionnellement chargé nous rappelle que nos racines sont essentielles pour mieux comprendre notre chemin de vie.
La réalisatrice
Camélia Jordana est une chanteuse, actrice, scénariste et réalisatrice née le 15 septembre 1992 à Toulon. Elle a été révélée en 2009 par l’émission Nouvelle Star de M6, où elle a fini en troisième position. Après l’émission, elle a signé un contrat avec le label Sony Music et a enregistré son premier album éponyme, Camélia Jordana, sorti en mars 2010. Outre sa carrière musicale, Camélia Jordana s’est également tournée vers le cinéma.
En 2013, elle a commencé à jouer dans des films. En 2018, elle a remporté le César du meilleur espoir féminin pour son rôle dans le film Le Brio. En 2020, elle est à l’affiche de La Nuit venue de Frédéric Farrucci, Parents d’élèves de Noémie Saglio et Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait (label Cannes 2020) d’Emmanuel Mouret. Vous n’aurez pas ma haine de Kilian Riedhof (2022) figure aussi dans sa filmographie. En 2019, elle a été récompensée aux Victoires de la musique dans la catégorie album de musiques du monde pour son disque Lost. Camélia Jordana continue d’évoluer dans le monde artistique, explorant à la fois la musique et le cinéma. Sa polyvalence et son talent lui ont permis de se faire une place dans ces deux univers. Elle a réalisé et écrit le court métrage Les racines ardentes en 2021 qui a été présenté au festival de Cannes dans le cadre des Talents Adami Cinéma.
Réalisation Camélia Jordana • Production FullDawa Films • 18 min • La Réunion • 2021
Avec :
Naomi Diaz (Inaya)
Yann Kidou (Ethan)
Aymerick Moucouveia (Mathis)
Camille Mounier (Inès)
Nawelle Evad (Zoé)
Avec la participation exceptionnelle de Danyel Waro
Réalisation Camélia Jordana • Production FullDawa Films • 18 min • La Réunion • 2021