"Ne nous y trompons pas : le processus de décentralisation n'est pas encore pleinement abouti", a affirmé Carole Delga, qui préside Régions de France, une influente association d'élus qui regroupe celles de Métropole et des Outre-mer.
Lors de la cérémonie officielle marquant les 40 ans des régions d'Outre-mer, nées de la réforme de Gaston Defferre de 1982, la présidente d'Occitanie a estimé qu'il fallait désormais aller plus loin. À ses yeux, cet anniversaire doit au contraire donner naissance à "une nouvelle étape à la décentralisation".
Elle plaide pour une décision politique afin de donner aux régions "les moyens de leurs ambitions" en leur accordant des moyens et des compétences renforcées. "La France est multiple : nous avons tous et toutes tout à gagner en mieux respectant nos différences", a-t-elle assuré.
Sur la même ligne, Marie-Luce Penchard, deuxième vice-présidente de la région de la Guadeloupe, a également demandé plus de compétences pour les régions. "La décentralisation doit continuer, peut-être sous une autre forme, pour plus d'efficacité surtout en Outre-mer, car nous n'avons pas toujours été à la hauteur des attentes", a-t-elle reconnu lors de son intervention. "Nous avons besoin de trouver chacun à sa manière des manières de construire un nouveau partenariat", a-t-elle souligné, plaidant pour une relation "de confiance mutuelle et de responsabilité partagée".
Accueillie par des casseroles
En réponse à l'appel des régions et de leur présidente Carole Delga, le gouvernement a estimé ce vendredi qu'"une nouvelle décentralisation" n'était pas forcément nécessaire. "Nous voulons ensemble agir au plus près de nos concitoyens", a affirmé la ministre chargée des collectivités Dominique Faure, elle aussi présente à la cérémonie des 40 ans des régions d'Outre-mer.
Accueillie à son arrivée par une dizaine de manifestants qui tapaient sur des casseroles, la ministre déléguée a répondu dans son intervention aux différents appels lancés par les autres intervenants pour que les régions d'Outre-mer disposent de plus de compétences et de moyens.
"Cela ne veut pas forcément dire engager une nouvelle décentralisation, mais plutôt faire vivre une décentralisation existante et féconde où le dialogue permet d'avancer ensemble sur la base d'outils multiples", a-t-elle assuré.
Dans son interview au Parisien dimanche dernier, Emmanuel Macron avait dit vouloir soumettre "plusieurs questions à la réflexion" en matière de réforme des institutions, dont celle d'une "vraie décentralisation".