Levée des motifs impérieux : des conséquences attendues sur le trafic de cocaïne depuis les Antilles-Guyane

Contrôle de bagages à la douane d'Orly

Face à la crise sanitaire du Covid-19, le trafic de cocaïne passant par les Antilles-Guyane a connu plusieurs variations. Avec la levée des motifs impérieux dès le 9 juin pour la Guadeloupe et la Martinique, les douaniers s’attendent à une nouvelle bascule du trafic.

Alors que les passagers en provenance de Guyane continueront à être soumis au régime des motifs impérieux pour voyager depuis et vers l'Hexagone, cette mesure est levée dès jeudi 9 juin pour les voyageurs en provenance de Guadeloupe et de Martinique.

L'allégement des mesures aura aussi des effets sur le trafic de cocaïne selon les douanes de l’aéroport d’Orly. En provenance d’Amérique latine, la drogue transite par la Guyane et les Antilles pour atteindre l’Hexagone.

Un circuit modifié par la crise sanitaire

Depuis le début de l’année, les douaniers remarquent une forte prédominance de la Guyane, avec le passage de plus de 80% du trafic. Une situation qui va à nouveau se modifier.

On s’attend à un rééquilibrage dû au fait que les Antilles vont être rouvertes alors que ce n’est pas encore le cas de la Guyane (…) Cela constitue une opportunité probable pour les trafiquants de stupéfiants.

Jean-Claude Cazalbou, directeur régional des douanes d'Orly


En 2019, 20% de la cocaïne arrivée dans l'Hexagone avait transité par les Antilles, et 70% par la Guyane. Un circuit modifié l’an dernier : 35% de la drogue était passé par la Martinique et la Guadeloupe et 60% par la Guyane. Les Antilles sont considérées comme des liaisons de contournement pour les trafiquants.

Des douaniers mobilisés

A Orly, un nouveau ratio dans la distribution du trafic entre Antilles et Guyane "ne va pas constituer un changement du point de vue douanier dans la problématique, parce que les provenances continuent d’être sensibles, donc les services de douane sont mobilisés sur ces provenances et vont continuer à l’être", précise Jean-Claude Cazalbou.

Selon les prévisions d’aéroport de Paris, le trafic aérien devrait atteindre cet été 50% du trafic habituel. Moins de vols, moins de passagers et l'application des mesures sanitaires facilitent les contrôles des douaniers.

En 2020, une tonne de cocaïne a été saisie par les services douaniers de l’aéroport d’Orly, dont 967 kg en provenance de Guyane.

Retrouvez le reportage de Tessa Grauman :

Trafic de cocaïne et fin des motifs impérieux