Un peu d'espace, enfin ? Pour Dimitri Payet, la deuxième partie de saison, qui débute jeudi pour l'OM avec la réception de Toulouse (21h00), pourrait être plus épanouissante que la première au sein d'une équipe désormais limitée aux postes offensifs.
Comme l'OM, seulement 4e de L1, Payet n'est pas tout à fait dans la position qu'il espérait au coup d'envoi de la saison. Le N.10 marseillais restait alors sur un exercice plein et vraiment réussi sous les ordres de Jorge Sampaoli.
Avec l'Argentin, tout tournait rond. Les deux hommes et leurs footballs s'étaient trouvés et le Réunionnais était au cœur de tout. Mais avec l'arrivée cet été d'Igor Tudor, les choses ont changé. Courir, presser, jouer vers l'avant : l'entraîneur croate exige de tout faire plus vite, et Payet et ses 35 ans ont soudainement moins le profil de l'emploi.
Avant la Coupe du monde, le Réunionnais a donc peu joué, avec seulement six titularisations entre championnat et Ligue des Champions, pour un but marqué et trois passes décisives. D'autres, comme Gerson, lui aussi déclassé, ont lâché. Le Brésilien devrait d'ailleurs quitter l'OM cet hiver mais Payet, lui, ne compte pas renoncer.
Mon temps de jeu n'est pas celui que j'espérais. C'est plus compliqué pour moi. Même s'il y a des sollicitations, un peu de tout, j'ai dit et je redis que je ne veux pas partir. Je veux rester ici, terminer ici
Dimitri Payet
Attaché à la ville et au club, où il joue sa neuvième saison, Payet a signé sous le mandat de Jacques-Henri Eyraud un contrat qui le lie à l'OM jusqu'à juin 2024 et lui assure une reconversion au sein du club.
Décisif à Monaco
Il a aussi inauguré la semaine dernière un stade à son nom à Salon-de-Provence et c'est un honneur généralement réservé aux joueurs qui sont plus proches de la fin que du début.
Mais le capitaine marseillais a encore quelques belles cartes à jouer sur le terrain et il l'a encore montré juste avant la pause, le 13 novembre, sur la pelouse de Monaco. Ce soir-là, la saison marseillaise était en train de prendre un tour très sombre quand l'équipe de la Principauté a pris l'avantage 2-1 et que l'OM devait encore digérer la très grave blessure d'Amine Harit.
Entré en jeu à la place du Marocain, Dimitri Payet a sonné la révolte et fait tourner le match, avec d'abord une passe décisive pour Jordan Veretout à dix minutes de la fin.
Puis au bout du temps additionnel, il est allé chercher un coup franc en profitant de la naïveté de Youssouf Fofana et l'a parfaitement frappé sur la tête victorieuse de Kolasinac pour un succès 3-2 in-extremis.
"Payet a été décisif (...) Il a apporté cette force mentale", avait alors apprécié Tudor. Au moment de reprendre le championnat, le poids de Payet dans les compositions d'équipe du Croate pourrait donc augmenter. La saison de Harit, qui était le premier choix de Tudor au poste de milieu offensif, est en effet terminée et Gerson ne devrait pas revenir.
Il y a donc un peu d'espace qui s'ouvre face à Payet et le talentueux N.10 a toujours su en profiter.