Lutte contre les discriminations : ce que révèle le rapport de la Défenseure des droits sur la Guyane et La Réunion

Les rues du centre-ville de Saint-Denis à La Réunion.
Discriminations liées à l’origine, agressions sexuelles, fracture numérique... Les principales difficultés des Guyanais et des Réunionnais ont été mises en lumière dans le rapport 2021 de l’autorité administrative indépendante de défense des droits, publié mardi 5 juillet.

Plus 19 %, c’est l’augmentation des saisines observées en Guyane par la Défenseure des droits dans son rapport de 2021. En saisissant cette autorité indépendante, les citoyens cherchent un recours légal pour faire respecter leurs droits et leurs libertés. Tous les ans, la Défenseure des droits, qui est actuellement Claire Hédon, publie un compte-rendu de ses activités.

Le rapport sur l’année 2021 fait ressortir les défaillances du service public en Guyane et à La Réunion. “La majorité des réclamations ont concerné les relations avec la caisse d’allocations familiales, la caisse générale de sécurité sociale et le service des étrangers de la préfecture”, détaille le rapport. En Guyane, 93 % des saisines ont concerné les manquements du service public.

Parmi ces dossiers, la majorité des réclamants ont attendu longtemps une réponse de l’administration ou n’en ont pas eu du tout. La raison ? Un manque d’effectif, déplore Claire Hédon. Au micro de France Inter, mardi 5 juillet, elle déclarait : “Il faut remettre de l’humain dans la machine. On a besoin de voir des personnes physiques quand on est en difficulté.”

Les enfants concernés par les discriminations

Au-delà des manquements des services publics, les Ultramarins ont également signalé plusieurs types de discriminations. Que ce soit en Guyane ou à La Réunion, le rapport dévoile que “dans le domaine des discriminations, les critères les plus fréquemment invoqués ont été le handicap, l’état de santé, l’âge, l’origine ou le lieu de résidence.”

La Défenseure des droits pointe également une “nette augmentation des réclamations liées aux affaires de harcèlement sexuel”. Elles se manifestent notamment par des représailles pour les victimes dénonçant les faits dans le milieu professionnel.

Les plus jeunes ne sont pas non plus épargnés par les discriminations. L'autorité administrative note que les problèmes concernant les enfants sont en lien avec la difficulté d’accès à l’école ou à la cantine pour les élèves en situation de handicap ou victimes d’allergies. Les enfants victimes de violence scolaire sont aussi concernées par des formes de discriminations selon le rapport.

70 % des affaires résolues à La Réunion

Face à ce constat, les délégués de la Défenseure des droits n’apportent qu’un rôle de médiateur et de conseiller pour tenter de régler ces conflits. Une méthode qui semble porter ses fruits sur l’île de la Réunion : “758 réclamations émanant de La Réunion ont été traitées en 2021, et 70% des affaires portées devant le Défenseur des droits ont trouvé une solution dans le cadre d’un règlement amiable” relève le rapport.

Sur ces territoires, après avoir proposé une solution au cas par cas, la Défenseure des droits et ses délégués tentent de rapprocher la population du service public. En Guyane par exemple, la majorité des signalements se fait en présentiel notamment à cause de l’accès limité à Internet. Mais pour les habitants originaires d’une zone mal desservie, la Défenseure des droits a mis en place une permanence à bord d’une pirogue France Services en 2021 pour rétablir le lien entre les habitants et le service public.