Elle n’a pas d’accent, Mareva Galanter. Rien à voir avec Vaimalama Chaves. Elle le regrette un peu. Dans sa famille en Polynésie, elle est la seule à ne plus rouler les R. Rien à voir non plus avec son arrivée à Paris à l’âge de 18 ans pour l'élection de miss France. En fait, dans l’école qu’elle fréquentait en Polynésie, remplie d’enfants européens, on se moquait de son accent. Autant dire qu’elle l’a perdu à la vitesse de l’éclair dès l'âge de 6 ans.
1 Tahiti
Sa mère descend d’une lignée royale de Raiatea. En résumé, la reine Pomaré est son ancêtre. Difficile de faire plus polynésien. Son père est russe avec des origines polonaises et roumaines. Mareva Galanter grandit avec cette double appartenance. Mais très vite, elle a à peine un an et demi, ses parents se séparent. Impossible pour sa mère de se faire à la vie parisienne. Son père reste à Paris, sa mère rentre à Tahiti.
Mareva Galanter se souvient des vacances où elle était obligée de retrouver son père et de prendre très jeune l'avion toute seule. "J’ai su plus tard, par ma grand-mère, qu’ils s’étaient cachés pendant la guerre, elle à Paris, lui en Normandie, mais tout le reste de la famille a été déporté à Auschwitz. Mon père ne voulait pas en parler. C’était tabou", dit-elle dans #MaParole.
À Tahiti, durant l'année scolaire, Mareva Galanter aime aller sur la presqu’ile au bord de l’eau où sa mère et son beau-père ont un bungalow. Adolescente, ça l’ennuie un peu, elle préférerait sortir et s’amuser, mais elle reconnaît aujourd'hui à quel point l'endroit est idyllique. Repérée par une photographe vers l’âge de 13 ans, elle commence à participer à des défilés de mode ou des séances de shooting. Elle commence à voyager en Corée du Sud ou en Nouvelle-Calédonie et gagne de l’argent, contre l’avis de son beau-père, très soucieux de ses études.
Alors quand une amie l’inscrit et la pousse à participer au concours de miss Tahiti, elle ne se pose pas trop de questions. C’est la suite logique. En Polynésie, le concours est une institution. Mareva Galanter est sacrée Miss Tahiti et part concourir dans l’Hexagone pour le titre de miss France 99.
2 Paris
À Paris, la vie n’a rien à voir avec la paisible Tahiti, même si aujourd’hui, les temps ont bien changé. Mareva Galanter s’habitue, mais ne se départie pas de son attitude détachée. No stress, telle est sa devise ! Elle passe tranquillement les étapes qui mènent au titre de miss France. Elle se souvient dans #Maparole de la soirée du 13 décembre 1998 qui lui a laissé l’impression d’être passé comme un éclair. "Et pourtant, cette soirée a littéralement changé ma vie", s’étonne-t-elle encore.
Lors de son retour à Tahiti, l’île est en liesse. "J’avais l’impression d’être Zinédine Zidane ou une rock star, c’était fou", s’amuse-t-elle. Elle s’entend moyennement avec la dame au chapeau, Geneviève de Fontenay, et n’apprécie guère l’attitude de son fils Xavier. Elle participe ensuite au concours miss univers, orchestré alors par Donald Trump, et arrive à la 12e place.
Mareva Galanter commence ensuite à suivre ses envies, même si elle avoue qu’il lui a fallu bien trois ans pour s’habituer à la vie parisienne. Elle prend des cours d’arts dramatiques et joue dans des films et téléfilms. Elle fait de la musique, chante, sort un premier album intitulé Yukuyéyé, des chansons des années 60 revisitées à sa façon avec du ukulélé. Elle tourne des scopitones, des vidéos clips vintage de ces chansons et fait preuve d’une belle inventivité. En parallèle, elle présente plusieurs émissions dans le domaine de la mode, de la musique ou de l’environnement sur plusieurs chaines : M6, Paris Première, June, Ushuaïa sans oublier France Ô.
Elle milite activement pour l’association Coral gardeners qui tente de faire repousser des coraux. Et dès qu’elle a l’occasion, elle donne un coup de pouce à cette ONG basée en Polynésie qui propose à qui le souhaite d’adopter un corail en ligne.
3 Paris Tahiti
Son deuxième album s’intitule Happy Fiu. Pour ceux qui ne sont pas Polynésiens, "je suis fiu" est une expression qu’on utilise beaucoup à Tahiti, et qui signifie "je suis fatiguée, j’en ai assez". Ce deuxième album, Happy Fiu n’a rien à voir avec le précédent. Pour la première fois, Mareva Galanter compose une chanson intitulée Miss you qui parle de Tahiti.
De 2009 à 2012, la chanteuse embarque à bord de la tournée Nouvelle Vague qui la mène des États-Unis à La Russie en passant par la Chine. Une aventure extraordinaire pour l’ex-miss France. Après Nouvelle Vague, elle tourne avec trois autres artistes dans un spectacle produit par Laurent Ruquier baptisé Les Parisiennes. Les Parisiennes, c’est un groupe de filles qui avait été créé dans les années 60 par le jazzman Claude Bolling. Dans le quatuor de 2017, il y a Arielle Dombasle, Helena Noguerra, Ina Modja et bien sûr Mareva Galanter. Elles enregistrent un album et enchainent les dates avec deux soirées à l’affiche de l’Olympia en 2018.
En cette année 2023, Mareva Galanter sort un nouvel album intitulé Paris Tahiti, dans lequel elle renoue avec ses souvenirs du fenua. Il y a douze titres, dont dix ont été écrits par Hélène Noguerra. "Elle m’a demandé de lui raconter mes souvenirs d’enfance et c’est ainsi qu’elle a imaginé ces chansons". Mami Ta, le premier titre en ligne, raconte l’histoire de son arrière-grand-mère qui aimait recevoir à l’apéritif un verre de whisky à la main sur son rocking-chair. Pour cet album, Mareva Galanter s’est amusée avec son frère à enregistrer plein de sons qui évoquent sa Polynésie : les grillons, les vagues, le coq et le chien qui aboie. Tout un univers sonore que la miss évoque avec délice dans #MaParole.
♦♦ Mareva Galanter en 5 dates ♦♦♦
►4 février 1979
Naissance à Papeete
►13 décembre 1998
Mareva Galanter élue Miss France 1999
►26 mai 1999
Participation à l’élection de miss Univers (termine 13e)
►2018
La tournée des Parisiennes
►12 mai 2023
Sortie de l’album Paris Tahiti