Après des semaines d'attente, l’Élysée dévoile ce jeudi 8 février les noms des ministres délégués et secrétaires d’État rejoignant le gouvernement Attal. Ils viennent compléter le "XV de France" – les ministres aux portefeuilles les plus politiques – connu depuis le 11 janvier dernier.
Parmi les nouveaux entrants, Marie Guévenoux devient ministre délégué aux Outre-mer. Elle remplace Philippe Vigier, nommé le 20 juillet dernier au gouvernement, et qui n’aura géré le portefeuille des Outre-mer que six mois à peine. En sept ans, six ministres se sont succédé à ce poste. Comme ses prédécesseurs, Marie Guévenoux travaillera sous la houlette du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a récupéré le portefeuille des Outre-mer en 2022.
Une professionnelle de la politique venue de la droite
Alors que son prédécesseur était issu des rangs du MODEM, Marie Guévenoux, 47 ans, est une professionnelle de la politique venue de la droite. Dès le début des années 2000, elle s’engage auprès d’Alain Madelin, dont elle sera la collaboratrice parlementaire. Elle rejoint ensuite différents cabinets ministériels, dont celui de Brigitte Girardin, après que cette dernière a quitté son poste de ministre des Outre-mer pour celui de ministre de la Coopération et de la Francophonie.
Lors de la primaire des Républicains de 2016, Marie Guévenoux fait campagne pour Alain Juppé, mais se met en retrait après la mise en examen de François Fillon. Elle rejoint finalement La République en Marche (LREM) et est élue députée de l’Essonne sous cette étiquette en 2017. Elle conserve son siège et est réélue lors des élections de juin 2022.
Trésorière de l’association de soutien à la réélection d’Emmanuel Macron pour la présidentielle 2022 et déléguée générale adjointe de LREM entre 2020 et 2022, la nouvelle ministre est une marcheuse de la première heure.
Nombreux dossiers
"Cette nomination nous laisse un peu pantois. On ne comprend pas, elle n’y connait rien à nos territoires. Ils continuent à faire des choix assez incongrus concernant les Outre-mer, a réagi Davy Rimane, le président guyanais de la délégation aux Outre-mer de l'Assemblée nationale. On a bien compris que les Outre-mer, c’est une variable d’ajustements à leurs yeux. (…) Ce n’est pas un ministère de premier rang pour ces personnes-là."
Évolutions institutionnelles, crise de l’eau en Guadeloupe, crise du logement à La Réunion, crise du nickel en Nouvelle-Calédonie, insécurité et blocages à Mayotte… Les dossiers ne manquent pas. Reste à savoir si Marie Guévenoux reprendra la méthode de son prédécesseur. Philippe Vigier avait fait des Comités interministériels des Outre-mer (CIOM) – des rencontres régulières entre équipes gouvernementales et élus des territoires – un marqueur de sa politique. Le prochain CIOM était prévu à la fin du mois de février, pendant le Salon de l’agriculture.