Elections américaines J-8 : Marie-Line, Guadeloupéenne, a pris la nationalité américaine pour chasser Trump

A gauche, Marie-Line, à droite, les files d'attente ce week-end à New York pour voter par anticipation
L’élection présidentielle par anticipation a commencé samedi à New-York. Marie-Line, Guadeloupéenne d'origine, a fait plus de trois heures de queue pour voter. Reportage.
" Vous allez rire : moi j’ai pris la nationalité américaine dès que Trump est passé ", s’amuse Marie-Line, pourtant installée à New-York depuis trente-deux ans. Cette Guadeloupéenne d’origine, née en région parisienne, a pourtant deux grands enfants qui ont vu le jour aux Etats-Unis et qui ont un père américain. " Quand Trump a été élu, j’ai eu peur, je me suis dit : houlà ! " explique-t-elle, pour expliquer sa démarche.
 

Le vote par anticipation : une première à New-York

Samedi, Marie-Line a fait trois heures et quart de queue à Fort Greene, un quartier de Brooklyn, pour voter par anticipation. Ce système est une première à New-York, bastion du parti démocrate, et des dizaines de milliers d’électeurs se sont précipités dès le premier jour dans les bureaux de vote. " C’est une élection qui est grave. J’ai l’impression que si l’on reprend encore quatre ans d’un régime Trump, c’en est fini de la démocratie aux Etats-Unis ", prédit avec anxiété Marie-Line.
 

Le racisme

Marie-Line dénonce la tentative de contrôle du pouvoir judiciaire par Donald Trump, avec la nomination de 200 juges fédéraux, et aussi l’abandon des mesures contre le changement climatique. Mais ce sont les propos à relents racistes du président américain qui la choquent le plus. " Donald Trump est soutenu par les White Supremacists, qui sont comme le Ku Klux Klan. Et quand on lui demande s’il les dénonce, il ne les dénonce pas ", s’insurge la Guadeloupéenne mariée à un Afro-américain. " C’est super fort aux Etats-Unis, le racisme ".
 

L’histoire de l’esclavage

Marie-Line souligne aussi les brutalités policières contre les Noirs, révélées encore récemment par l’affaire George Floyd. Un phénomène qu’elle relie à l’histoire des Etats-Unis. " Il s’agit quand même au départ de gens qui allaient récupérer les esclaves qui s’évadaient ", analyse-t-elle.
 

La politique, on y pense tous les jours

La Franco-américaine accuse Trump de nier l’injustice que subissent les Noirs aux Etats-Unis, et d’entraver leur liberté de manifester. " Avant, la politique n’était pas si mauvaise, je ne me sentais pas obligée d’y penser tous les jours. Et c’est ça qui fatigue : depuis trois ans et demi, on y pense tous les jours ".

Reportage audio de Tessa Grauman :

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