Le couvre-feu, décidé pour une durée limitée renouvelable en raison des violences urbaines qui secouent l'île depuis plusieurs jours, est en vigueur depuis mercredi jusqu'à lundi entre 21h et 05h. "Le couvre-feu permet aux forces de l'ordre d'intervenir et d'agir dans de meilleures conditions", assure Didier Laguerre. "Les exactions et les violences se sont déplacées", a-t-il souligné. "On a beaucoup de véhicules incendiés, de déchets incendiés, de mobilier urbain abîmé", a-t-il poursuivi.
Ces dégâts concernent surtout le quartier populaire Sainte-Thérèse. "On a eu 17 commerces attaqués, vandalisés, pillé la nuit dernière [mardi à mercredi]", a-t-il précisé, soulignant "le traumatisme important pour la population de ce quartier". "Toute la Martinique est touchée par ces violences, pas dans les mêmes proportions que ce qui se passe à Fort-de-France, mais on a vu des barrages, des barricades enflammées dans d'autres communes de la Martinique, notamment au Lamentin", a-t-il ajouté.
"Beaucoup de familles martiniquaises ont du mal à se nourrir"
Si l'élu martiniquais ne réclamait pas particulièrement la mise en place d'un tel dispositif, il appelle à ce que "les violences en marge des manifestations et du mouvement citoyen s'arrêtent". Ces tensions s'inscrivent dans un contexte de mouvement de contestation contre la vie chère, démarrée début septembre, quinze ans après la grève générale qui avait paralysé l'île pendant plusieurs semaines.
"Beaucoup de familles martiniquaises ont du mal à se nourrir", a assuré le maire et président du Parti Progressiste Martiniquais. D'après une étude de l'Insee en 2022, les prix alimentaires étaient 40% plus élevés en Martinique que dans l'Hexagone. "Aujourd'hui, vous avez plus de 70 000 personnes en Martinique sur 350 000 habitants qui vivent sous le seuil de pauvreté", a abondé Didier Laguerre.