Mayotte : la grève continue après des heures d'incertitudes [SYNTHESE]

"La grève est maintenue, les barrages aussi". La décision de l'intersyndicale est finalement intervenue à Mayotte, alors que "l'accord de principe" annoncé mardi soir avait semé le doute. Synthèse de cette journée de mercredi, après plus de trois semaines de grève. 

#La grève continue

"La sécurité, ça ne se négocie pas". Ce mercredi 14 mars, en fin d'après-midi, Fatihou Ibrahime et les autres responsables du Collectif des citoyens à l'origine du mouvement ont finalement annoncé que  "la grève générale continue, les barrages sont maintenus".  Cette décision a été annoncée après une réunion longue et agitée des responsables du mouvement. Regardez le reportage de Mayotte la 1ère :
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Sur le terrain, non seulement les barrages n'ont pas disparu, mais ils sont plus nombreux.  Mardi soir pourtant, les responsables du mouvement, à l'issue de cinq heures de réunion avec Annick Girardin à la préfecture, avaient annoncé qu'ils soumettraient la levée provisoire, pour un mois, des barrages, à la population mercredi matin, "le temps vérifier que les paroles que nous a donné l'Etat ici sont des paroles viables".

Mais mercredi matin, sur les barrages, les manifestants n'entendaient pas stopper le mouvement. Regardez ce reportage de Mayotte la 1ère :
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#A Paris, le gouvernement réagit

Annick Girardin ce mercredi 14 mars 2018 à l'Elysée, à la sortie du conseil des ministres

Annick Girardin a regagné Paris après la conclusion de la réunion de mardi soir et a publié un communiqué dans lequel elle expliquait  ceci : "Un accord de principe entre l'État, les élus, les syndicats et les collectifs a été conclu (...) Les collectifs et l’intersyndicale se sont engagés à débloquer les barrages de l’île au cours de la matinée du 14 mars 2018."

Mercredi matin, en Conseil des ministres, le chef de l'Etat "a adressé un remerciement appuyé à la ministre des Outre-mer Annick Girardin suite à son déplacement à Mayotte, saluant le courage de la ministre." A l'issue de ce conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, expliquait qu'il était optimiste concernant la levée rapide des barrages :

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Mais interrogée dans l'après-midi à l'Assemblée nationale, la ministre des Outre-mer pondérait nettement cet optimisme, expliquant ceci :

Je n'ai jamais pensé que ma visite à Mayotte réglerait tout. Je n'ai jamais pensé que dans les heures qui suivraient tout serait réglé puisque vous savez pertinemment que tous les barrages ne sont pas encore démontés.  Mais oui, j'ai dit qu'il y'aurait plus d'Etat, mieux d'Etat à Mayotte.

- Annick Girardin, à l'Assemblée nationale

 

#Les violences continuent 

Sur le terrain, l'exaspération de la population ne diminue pas, au contraire, après les dernières violences urbaines. Dans la soirée de mardi, alors que la réunion de négociation en préfecture venait de se terminer et que la ministre regagnait Paris, des scènes de violence se sont déroulées à M'tsampéré. De jeunes délinquants ont brûlé et endommagé plusieurs voitures, jetant au passage des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre. Des scènes de panique filmées par plusieurs témoins, comme le montre ce reportage de Mayotte la 1ère :
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A la suite de ces nouveaux incidents, plusieurs interpellations ont eu lieu ce mercredi à Mamoudzou. Mais les habitants, excédés, ont décidé symboliquement de fermer d'autorité la mairie de la commune. Regardez le témoignage de ce manifestant qui explique qu'il "faut que la peur change de côté" :

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Et maintenant ?

A l'issue d'une journée d'incertitudes, le mouvement de blocage se poursuit donc à Mayotte. L'île est toujours paralysée. L'incertitude plane sur l'organisation du premier tour de l'élection législative partielle dans la 1ère circonscription de Mayotte.

Le collectif de citoyens qui a appelé à poursuivre la grève et les barrages envisagerait d'autres formes de mobilisation. Il pourrait réclamer la venue à Mayotte du Premier ministre Edouard Philippe ou du chef de l'Etat Emmanuel Macron.