Mayotte : heurts violents devant le service des migrations lors d'une manifestation contre l'insécurité

Manifestants devant la préfecture de Mamoudzou, le 21 février 2018.
A Mayotte, de fortes bousculades entre manifestants et forces de l'ordre ont eu lieu ce mercredi lors d'une manifestation citoyenne contre l'insécurité emmenée par une intersyndicale mahoraise et une fédération d'associations.
Parti de la place de la République de Mamoudzou (chef-lieu de l'île), le cortège de plus de 400 personnes (selon la police) s'est arrêté pendant plus d'une heure devant le service des migrations et de l'intégration de la préfecture. Des manifestants ont chargé de manière sporadique et durant plus d'une heure les forces de l'ordre déployées en un cordon de sécurité devant l'administration, qui les ont repoussés, provoquant bousculades et mouvements de foule.
Regardez le reportage de Mayotte la 1ère :


Par précaution, les autorités avaient au préalable confiné les étrangers à l'intérieur de l'administration. Une partie de la foule a également demandé la démission du préfet de Mayotte, Frédéric Veau. "Il faut que le préfet s'explique ou qu'il démissionne (...) Son but, c'est de régulariser massivement la communauté comorienne", explique Safina, du collectif des citoyens de Mayotte.

Regardez une partie de la manifestation devant la préfecture   

Forte pression migratoire

L'île de Mayotte est confrontée à une forte pression migratoire venant des Comores, à 70 km. "Nous avons besoin d'exprimer notre colère : nos enfants ne vont plus à l'école !", s'indigne-t-elle encore.

Cette manifestation fait suite à celle de mardi lors de laquelle plus de 1.000 personnes ont protesté contre la violence que subit le département et notamment celle qui émaille le quotidien des établissements scolaires. Ces quatre dernières semaines, les personnels de trois établissements de l'île ont exercé leur droit de retrait, notamment suite à l'assaut d'un lycée par des dizaines de jeunes armés, et les conducteurs de cars scolaires observent également un droit de retrait depuis trois semaines en raison des caillassages répétés de leurs véhicules par de jeunes délinquants.