Alors que la destruction d'habitats illégaux a débuté ce mercredi et que les affrontements se poursuivent entre délinquants et forces de l'ordre à Mayotte dans le cadre de l'opération Wuambushu, Claire Hédon a mis en garde les services de l'État ou les forces de l'ordre contre toute entorse au droit.
"Le Défenseur des droits est particulièrement attentif au respect inconditionnel des droits fondamentaux des personnes", a indiqué Claire Hédon dans un communiqué, annonçant l'arrivée à Mayotte "d'une délégation de juristes" qui sera chargée d'"opérer des vérifications, dresser des constats et mener des instructions le cas échéant".
Reconnaissant "une situation particulièrement tendue et complexe", elle a rappelé que "la nécessité de garantir l'ordre public et la sécurité ne peut, en aucun cas, autoriser des atteintes aux droits et libertés fondamentales des personnes".
"La garantie du droit au recours semble incompatible avec le caractère expéditif des procédures mises en œuvre", a-t-elle ajouté, disant par exemple regretter "la rapidité de traitement de cas individuels s'apparentant parfois à une certaine précipitation".
Inquiétude face aux actions annoncées
Quelque 1.800 policiers et gendarmes, dont plusieurs centaines venus de l'Hexagone, ont été déployés ces dernières semaines à Mayotte, dans l'océan Indien, pour une opération contre la délinquance et l'habitat insalubre.
Celle-ci, critiquée par de nombreuses organisations de défense des droits humains, a toutefois mal commencé pour les autorités françaises, le tribunal de Mamoudzou ayant annulé à la dernière minute l'évacuation mardi d'un premier bidonville.
Avant le déclenchement de l'opération Wuambushu, Claire Hédon s'était dite "particulièrement inquiète" devant "les actions annoncées".