Mayotte : réouverture sous tension du service des étrangers de la préfecture

Les mamans qui dormaient devant le service des étrangers de la préfecture ont été délogées par les gendarmes vers 5 h du matin
Les forces de l'ordre ont délogé lundi matin des manifestants qui bloquaient le service des migrations et de l'intégration de la préfecture depuis trois mois afin de protester contre la forte pression migratoire en provenance des îles voisines des Comores.
Partiellement fermé en mars dernier sur décision de la ministre des Outre-mer Annick Girardin pour "des raisons d'ordre public" alors que l'île subissait un mouvement social d'ampleur de lutte contre l'insécurité et l'immigration clandestine, ce service sensible était bloqué depuis trois mois par plusieurs dizaines de manifestants de différents collectifs, veillant nuit et jour à ce que les étrangers ne puissent y pénétrer pour faire renouveler leurs papiers.
 

Des manifestants délogés

Lundi, vers 4h du matin, les forces de l'ordre ont délogé la petite trentaine de manifestants (comme le confirme cette vidéo de Mayotte la1ère), sans violence, a confirmé un membre d'un collectif. Des grilles anti-émeutes ont été dressées, sanctuarisant ce service gardé par plusieurs dizaines de gendarmes. 
 

Colère des manifestants

L'opération a été huée par les manifestants. "On ne va pas se laisser faire, on va riposter d'une manière ou d'une autre", a déclaré à l'AFP Safina, une manifestante. "Ces gens-là (les étrangers), on va les faire sortir de chez nous (...), avec la force de nos bras", a renchéri une autre femme.


Situation "alarmante"

La préfecture de Mayotte a indiqué qu'elle s'exprimerait en début d'après-midi. Fin septembre, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, avait qualifié la situation d'"alarmante", évoquant la perte des emplois des étrangers qui ne peuvent faire renouveler leur titre de séjour, les jeunes bacheliers sans perspective de poursuite d'études supérieures pour le même motif et les malades dont les droits à l'assurance maladie ont été interrompus.