Sept personnes, dont un fonctionnaire de la police aux frontières (PAF), ont été arrêtées et mises en examen pour aide à l'entrée et au séjour d'étrangers, corruption active et passive, avant d'être placées en détention à Mayotte, a annoncé lundi soir le procureur de la République Camille Miansoni.
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Arrêtées ce week-end, ces sept personnes sont suspectées d'appartenir à un réseau organisant l'entrée irrégulière d'étrangers sur le territoire français. Il leur est également reproché l'introduction de cigarettes de contrebande et de stupéfiants.
Le policier de la PAF, appartenant à la brigade nautique, aurait renseigné les pilotes de "kwasa-kwasa" (embarcations légères) sur les positions des intercepteurs de la police aux frontières contre rémunération.
Les sept personnes détenues encourent 10 ans de prison. Le chef de ce réseau a été identifié. Il se trouverait à Anjouan mais les enquêteurs ne peuvent rien faire pour le moment puisque la France et les Comores n'ont pas d'accord de coopération judiciaire.
Cette enquête entre dans le cadre de l'opération Shikandra, qui vise à lutter contre l'immigration clandestine à Mayotte. Actuellement, près de la moitié de la population de Mayotte (286.000 habitants au dernier recensement INSEE en 2017) est de nationalité étrangère, et la majorité est en situation irrégulière en provenance de l'Union des Comores. Cette année, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a fixé comme objectif 25.000 reconduites à la frontière.
Le policier de la PAF, appartenant à la brigade nautique, aurait renseigné les pilotes de "kwasa-kwasa" (embarcations légères) sur les positions des intercepteurs de la police aux frontières contre rémunération.
Ce réseau est soupçonné d'avoir effectué depuis le mois de janvier 130 voyages entre Anjouan (île de l'Union des Comores) et Mayotte, avec à bord 13 ou 14 candidats à l'immigration clandestine en moyenne pour chaque voyage.
Camille Miansioni, procureur
Les sept personnes détenues encourent 10 ans de prison. Le chef de ce réseau a été identifié. Il se trouverait à Anjouan mais les enquêteurs ne peuvent rien faire pour le moment puisque la France et les Comores n'ont pas d'accord de coopération judiciaire.
Opération Chikandra
L'enquête sur cette filière a été réalisée par la brigade mobile de recherche de la PAF, dont le procureur de la République a souligné l'intégrité et le dévouement. "C'est une affaire qui honore la PAF. Cela montre à la fois la loyauté dont fait preuve l'institution de la police et le courage de ces policiers capables de mener des investigations y compris sur l'un des leurs".Cette enquête entre dans le cadre de l'opération Shikandra, qui vise à lutter contre l'immigration clandestine à Mayotte. Actuellement, près de la moitié de la population de Mayotte (286.000 habitants au dernier recensement INSEE en 2017) est de nationalité étrangère, et la majorité est en situation irrégulière en provenance de l'Union des Comores. Cette année, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a fixé comme objectif 25.000 reconduites à la frontière.