#Chlordécone Suite, aujourd'hui, des auditions sur l’impact économique, sanitaire et environnemental de l’utilisation de l'insecticide en #Guadeloupe et #Martinique à l'Assemblée nationale
— La1ere.fr (@la1ere) October 17, 2019
👉 Place au ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation @dguillaume26 pic.twitter.com/akkYTlRYCM
"Zéro chlordécone", "enjeu du ministère"
Après Agnès Buzyn lundi, Didier Guillaume a, lui aussi, fait sien l'obectif "zéro chlordécone" réclamé depuis plusieurs mois par les populations de Guadeloupe et de Martinique. "C’est la volonté du gouvernement, a-il affirmé devant les parlementaires. Est-ce que nous pourrons l’atteindre demain? Non! Mais nous devons tout faire pour aller dans cette direction."La promesse fait aussitôt réagir Serge Letchimy qui souhaite lever une ambiguïté dans les propos du ministre : "Zéro chlordécone dans l’alimentation ? Parce que zéro chlordécone dans les sols, c’est dans 700 ans!". Au président de la commission d'enquête, le ministre de l'Agriculture répond : "Oui, zéro chlordécone dans l'alimentation. C’est un objectif clair (…) Nous mettons tous les moyens pour l’atteindre."
Nouveau plan chlordécone
Et pour atteindre ce résultat, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation estime que "le prochain plan chlordécone devra être encore plus fort, plus précis." Didier Guillaume affirme que son contenu se basera sur les recommandations du rapport de la commission d’enquête parlementaire, prévu pour le 4 décembre.Renforcement du principe de précaution, prévention d’éventuelles pollutions agricoles... "Il faut que les mesures du futur plan chlordécone soit encore plus forte, plus contraignantes, afin d’arriver à avancer et à assurer aux habitants de Guadeloupe et de Martinique que l’alimentation ne met pas leur santé en danger", précise le ministre.
Il faut (...) assurer aux habitants de Guadeloupe et de Martinique que l’alimentation ne met pas leur santé en danger
-- Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture et l'Alimentation
Poursuivre la cartographie des sols
D'après le ministère, seuls 3 470 hectares de terres sur les 52 000 que compte la Guadeloupe ont été analysés et carthographiés. En Martinique, ce sont 6 144 hectares, que les 36 000 au total qui seraient concernés, une surface à laquelle il faut ajouter les parcelles plantées en bananes durant la période d'utilisation du chlordécone. La surface total atteint 15 844 hectares."Comment est-il possible que l’État ne soit pas en mesure de faire une cartographie précise du risque ?" Face à l'indignation des députés, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation fait une autre promesse ce jeudi matin : améliorer la cartographie des sols pollués par l'insecticide.
[Auditions #chlordécone] Le ministère de l'Agriculture promet d'améliorer la cartographie des sols pollués en #Guadeloupe et en #Martinique. "Une priorité" selon @dguillaume26
— La1ere.fr (@la1ere) October 17, 2019
👉 Aujourd'hui, seuls 15% des sols ont été analysés et répertoriés : https://t.co/TNyD88S86s pic.twitter.com/0NGQu3MtUg
Aide aux "petits producteurs"
Le ministère affirme être confronté à un problème, celui des terrains privés, pour lesquels des autorisations sont nécessaires. Il compte donc donner la priorité aux sols avec des "culture sensibles ou intermédiaires et les élevages de plein air". "Cartographier la totalité des sols risque d’être compliqué, reconnaît Didier Guillaume. Mais si on s’arrête en disant parce que c’est compliqué on ne va pas le faire, alors on n’avancera jamais." Des analyses sont d'ores et déjà planifiées : "200 en Guadeloupe et 110 en Martinique", précise le ministre.Reste la question du financement de ces analyses, une difficulté mise en avant par Serge Letchimy. "Je suis favorable que cette cartographie des analyses soit faite pour les productions sensibles et que les petits producteurs - qui sont la majorité des gens concernés - ne soient pas contraints de payer", répond le ministre.
Réparation et indemnisations
Pour Serge Letchimy, toute "la surveillance sanitaire doit être gratuite". Le député réclame également un accompagnement financier des "petits producteurs" antillais, agriculteurs ou pêcheurs, qui pâtissent de la pollution. Pour le député, il faut les aider à s'équiper pour être capables de proposer des produits sans chlordécone.Sur la question des indemnisations, le ministre de l'Agriculture reste flou et renvoie vers son homologue de la Santé : "Je ne peux pas malheureusement vous répondre ce matin de ce que sera la réparation. Il y a une chose qui est sure, dans le cadre du fonds d’indemnisation (des victimes des pesticides), les maladies avérées qui dépendraient du chlordécone, il n'y a aucune raison qu’elles n’en fassent pas partie." Pourtant, selon la députée de Guadeloupe Hélène Vainqueur-Christophe, il est difficile "de faire entrer le cancer de la prostate dans le tableau des maladies professionnelles."
[Auditions #chlordécone] "Les victimes payent deux fois : on est victimes de la chlordécone et victimes d’une absence totale de réparations (...) C'est la plus grande injustice dans ce dossier!" s'indigne @SergeLetchimy, député de #Martinique et pdt de la commission d'enquête pic.twitter.com/0OJzd8HFvz
— La1ere.fr (@la1ere) 17 octobre 2019
Sur cette question des réparations et des indemnisations, Serge Letchimy dit refuser que les fonds se limitent aux "13 000 potentielles personnes dans le milieu agricole touchées par ça puisque ce sont environ 750 000 qui sont imprégnées de chlordécone en Guadeloupe et Martinique." "On ne va pas aujourd'hui régler la question de la réparation. Elle sera étudiée par les quatre ministères (Santé, Recherche, Outre-mer et Agriculture, ndlr) et par le président de la République. Nous attendons votre rapport. Ensuite il y aura des arbitrages." Le ministre met ainsi un terme au débat, renvoyant au 4 décembre, date à laquelle la commission parlementaire doit rendre son rapport.