Mission Nouvelle-Calédonie : l'incompatibilité Valls/Mélenchon tourne au règlement de comptes

Manuel Valls a dénoncé le ton "ignoble et outrancier" employé à son égard par Jean-Luc Mélenchon dans un texte où le dirigeant Insoumis annonçait sa démission de la mission parlementaire sur la Nouvelle-Calédonie, présidée par l'ancien Premier ministre.
"Monsieur Valls est un personnage extrêmement clivant, qui suscite de forts rejets du fait de sa proximité avec les thèses ethnicistes de l'extrême droite", avait dénoncé M. Mélenchon, dans une lettre au président de l'Assemblée, François de Rugy, dont l'AFP a eu copie vendredi. Il y rappelait notamment ses propos sur les "white" et "blancos", saisis par une caméra en 2009, et dénonçant une "proximité" de l'ex-Premier ministre "avec les dirigeants de l'extrême droite israélienne".

"Ignoble et outrancier", selon Valls

"Ignoble et outrancier texte de Mélenchon qui en claquant la porte de la mission Nouvelle-Calédonie, affiche son mépris pour les Calédoniens", a réagi sur Twitter M. Valls, nommé en début de semaine à la tête de la mission parlementaire d'information sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, où un référendum d'autodétermination est prévu en 2018.
"On ne saurait faire choix plus inapproprié", avait estimé M. Mélenchon dans sa lettre de démission. "M. Valls ne saurait être le personnage unifiant et tolérant qu'une telle mission impose (...). Nous en voyons un signe supplémentaire quand nous l'entendons accuser notre groupe de complaisance pour les assassins islamistes."

"Que vient faire Israël dans ce débat? Quel lien avec l'islamisme radical? Là encore, des raccourcis et allusions évidentes et délétères", a répondu dans un autre tweet M. Valls, qui a accusé récemment les députés LFI de tenir "un discours islamo-gauchiste".
"Tous les républicains ont un devoir de vigilance face à ses thèses et prises de position. Personne ne peut laisser passer cela", a conclu dans un ultime message sur Twitter celui qui est désormais député apparenté LREM de l'Essonne.

François de Rugy a déploré vendredi soir, dans un communiqué adressé à l'AFP, la "nature des propos" de M. Mélenchon et assuré que "la création et la constitution de la mission" s'étaient déroulées "dans des conditions parfaitement conformes au règlement" de l'Assemblée, n'excluant "aucune force politique".