Mission scientifique en Nouvelle-Calédonie pour un inventaire de la biodiversité

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Une équipe de scientifiques va explorer pendant plus d'un an la biodiversité marine et terrestre de la Nouvelle-Calédonie pour en dresser l'inventaire, ont annoncé mercredi des responsables de cette mission organisée par le Muséum national d'histoire naturelle et l'ONG Pro-Natura International.
Cette expédition s'inscrit dans le cadre du projet La Planète revisitée qui répertorie les espèces à ce jour laissées pour compte par les scientifiques, dans des écosystèmes supposés très riches. 
 

Inventaire marin et terrestre

Les scientifiques étudieront les eaux intérieures, hauturières, les côtes et les forêts de la Nouvelle-Calédonie. "Il s'agit de faire un inventaire, un enregistrement de la biodiversité marine et terrestre", a expliqué Pierre Dubreuil, directeur général délégué du MNHN (Muséum national d'histoire naturelle), lors d'une conférence de presse.

 

Des cônes aux vertus médicinales

Cône du Pacifique
La mission a débuté en août 2016 par une exploration hauturière à la découverte de la faune et de la flore situées entre 100 et 800 mètres de profondeur autour de l'île des Pins. Il s'agit de la mission Kana Cono qui vise notamment à recherche de nouveaux cônes, ces mollusques marins dont les venins sont particulièrement utile en médecine.

 

Paradis de l'endémisme

Cette expédition se terminera en novembre 2017 par l'exploration des eaux intérieures de la Grande-Terre, île principale de la Nouvelle-Calédonie. L'île et les eaux qui l'entourent "sont particulièrement riches en espèces endémiques", c'est-à-dire que l'on ne trouve que dans un lieu unique, a précisé M. Dubreuil. Outre les eaux côtières et hauturières, la mission étudiera la faune et la flore terrestres notamment dans les massifs  d'Inédète et de Tchingou.

Philippe Bouchet, professeur au Muséum national d'histoire naturelle

Urgence à découvrir la biodiversité

"Les scientifiques ont décrit à ce jour environ deux millions d'espèces (dans le monde) alors qu'elle pourraient être sept à dix millions", a souligné Philippe Bouchet, professeur du Muséum. Si cette exploration a pour objet la découverte, elle s'inscrit aussi dans l'urgence, ont souligné les organisateurs. "Nous sommes dans un contexte de sixième extinction, c'est-à-dire que le tiers, le quart, la moitié des espèces pourrait avoir disparu d'ici le milieu ou la fin du siècle", a averti Philippe Bouchet en insistant sur l'importance de "l'impact de l'homme sur ce phénomène". 

Iles des Pins, Chutes de la Madeleine, collecte botanique et la rivière des lacs

 

Grande tradition d'expéditions

Pourtant, "en Calédonie, on va encore et encore découvrir de nouvelles espèces, des micro-organismes", s'est enthousiasmée Pascale Joannot, déléguée à l'outre-mer du Muséum et adjointe à la direction des collections. Cette expédition prolonge "la grande tradition du Muséum des voyages naturalistes des siècles derniers", a précisé Pierre Dubreuil, insistant sur "la vocation à l'enrichissement des collections du Muséum". La précédente mission, menée en Guyane en 2014-2015, avait permis de collecter au moins 300.000 échantillons.