Mission accomplie pour nos bleus qui vont donc changer de ville et aller affronter le Monténégro dès mercredi, l'Iran et l'Espagne à Cracovie dans le tour principal. La qualification pour les quarts de finales est en vue, car cette équipe n'a pas commis de faux pas sur cette première semaine de compétition.
Même si en analysant un peu plus le jeu des bleus, on trouvera des petites choses qui coincent encore, au-delà des satisfactions, comme la rotation de l'effectif effectuée par Guillaume Gilles. Ce mondial est long, encore deux semaines jusqu'à la finale du 29 janvier en Suède. Et le niveau va monter.
Les bleus encore en rodage
Selon Patrice Annonay notre consultant (entraîneur des gardiens au Tremblay-en-France, des gardiennes au Paris Handball et des garçons en équipe de France des U19), il n'y aucune alarme à actionner :
" On maîtrise avec des imperfections, c'est paradoxal, mais au moins à la fin du match, c'est l'équipe de France qui gagne. Premier constat positif donc. Mais le jeu n'est pas encore mis en place : on joue beaucoup avec des relations individuelles ou a deux, avec Fabregas à l’intérieur, on cherche beaucoup le pivot, mais on perd des ballons là-dessus.
On est un peu faible aussi côté arrière gauche, je crois en fait qu'on manque encore de liant, mais ça devrait venir."
On s’attendait à un match compliqué contre la Slovénie, c’est sûr qu’il y a eu des moments difficiles mais on a su répondre présents, limiter les temps faibles, et alterner comme il fallait en attaque et en défense. C'est un bon match dans l’ensemble
Melvyn Richardson, arrière droit équipe de France
Contre la Slovénie, les Français ont été mis souvent en difficulté par les petits gabarits slovènes qui ont mis beaucoup de rythme dans leurs montées de balle. Bombac le métronome de Szeged (Hongrie) avec des tours de passe-passe incroyables, Vlah le meneur de Celje (Slovénie) ou Janc le gaucher Barcelonais ont causé des misères à la défense française un peu lourde
"C’était le premier match contre une vraie nation de handball européenne, avec des Slovènes qui ont joué leur va-tout, avec une école de demi-centre et avec des petits gabarits, ils nous ont posé beaucoup de problèmes, ils sont souvent passés en un contre un" précise notre consultant.
Un calendrier idéal pour le tour principal
Le tour principal s'annonce donc avec trois équipes différentes et une montée crescendo vers le dernier match de dimanche soir contre l'Espagne.
Force est de constater que le calendrier des bleus est très favorable avec le Monténégro dès mercredi "pour garder le rythme que nous ont imposé les Slovènes" selon Patrice Annonay. L'Iran vendredi permettra au staff de faire des rotations, et enfin l'Espagne sera le premier choc véritable pour les bleus dans ce Mondial. Mais à un moment de la compétition, il faut affronter du costaud, et surtout battre tout le monde pour continuer dans les meilleures conditions.
Les deux premiers du groupe un seront qualifiés pour les quarts de finales, logiquement la France et l'Espagne devraient sortir de ce groupe. Dans quel ordre ? Le match de dimanche le déterminera et on espère que l'équipe de France aura tous ses atouts pour ce classico du handball. On pense notamment à Dika Mem qui souffre d'une contracture musculaire, et de Nedim Remili touché par une béquille hier soir contre les Slovènes.
La montée en puissance sera idéale pour les hommes de Guillaume Gilles, qui, à un moment donné, vont devoir assumer leur rôle de favoris, ils sont champions olympiques en titre, et en quête d'une septième étoile en or sur le maillot bleu.
Patrice Annonay n'en doute pas une seconde :
" De par son histoire, la France est favorite. Mais il y a l'histoire et ce qui se passe sur le terrain au jour le jour. On avançait un peu cachés jusque-là, sans trop montrer de chose. Là, on va devoir avancer autrement",
Pour chaque équipe dans ce Mondial et c'est comme ça depuis longtemps, jouer la France est un rendez-vous où les adversaires se subliment contre nous. On ne va plus se cacher, on va vite être repérés et on sera obligés de mettre nos ambitions sur la table, être champions du monde.
Patrice Annonay, consultant handball La 1ère
Richardson et Grebille avancent placés
Les deux joueurs d'outre-mer présents au sein du groupe bleu, vont devoir, eux aussi, hausser leur niveau de jeu. Mais pour l'instant, ils font un bon début de championnat du monde. Melvyn Richardson a joué les trois matchs du premier tour, toujours dans ce rôle d'impact player qu'aime lui attribuer Guillaume Gilles. Même si sur le match contre la Slovénie, le Réunionnais a dû vite changer son fusil d'épaule.
Sa connexion sur le terrain est apparue fluide, souvent avec Quentin Mahé qui menait le jeu, et aussi avec Nicolas Karabatic. Il n'a pas tremblé à deux minutes de la fin en envoyant un coup de fusil des neuf mètres avec son bras gauche pour asseoir définitivement la victoire.
" Je le sens moins timide aujourd’hui sûrement parce que Dika Mem n’était pas là. Et comme Nedim Remili s'est blessé il a dû prendre des responsabilités sur son poste d'arrière droit. Comme ça il est intéressant de loin, même si son péché mignon c’est d’aller trop près des défenses et de se faire bousculer par les pivots. Il a pesé sur le jeu " analyse Patrice Annonay.
Mathieu Grébille lui n'a pas joué hier, mais pas de soucis, il a pleinement sa place dans le groupe grâce à sa polyvalence comme le souligne notre consultant.
" Sa polyvalence est un atout et il a une vraie carte à jouer.
Son rôle est clair, il sait que sur le poste c’est Dylan Nahi qui a le vent en poupe, mais Mathieu dans son utilisation de couteau suisse, prendra du temps de jeu comme sur les deux premiers matchs. Au PSG Handball il est beaucoup utilisé en défense, en poste deux ou en poste avancé, ça ne lui est pas étranger, Guillaume l’utilise à bon escient ".
Les deux ultramarins ne se posent pas de questions, et avancent dans l'optique d'être champions du monde. Comme le rappelait Melvyn Richardson après le match :
" Concentrons-nous maintenant sur le Monténégro. Ce ne sera pas simple, c'est une équipe assez rugueuse avec un bon gardien, et commençons bien ce second tour, ça nous donnera confiance pour la suite. L’objectif pour nous, c'est l’or, il y a beaucoup d’étapes à franchir et on ne va surtout pas faire de calculs."
Au moins c'est dit !