Mondial de handball : ¼ de finale, les Bleus face au révélateur de l'Allemagne

Mathieu Grébille le Martiniquais auteur d'un 100% face à l'Espagne
Avant France Allemagne, dont le quart de finale se déroulera ce mercredi soir à 20 h 30, notre consultant le Martiniquais Patrice Annonay revient en détail sur le niveau de préparation de l’équipe de France avant ce premier match couperet. Pour lui il n‘y pas de peur à avoir, la France arrive dans les meilleurs conditions mentales et physiques pour franchir ce premier match des phases finales, qui pourrait, en cas de victoire déjà la projeter dans le dernier carré et la course à la médaille.

La 1ère : L’équipe de France maitrise-t-elle enfin son sujet après ses 6 matchs sans défaites ?

 Patrice Annonay : « Je trouve qu'on peut compter après le match contre l’Espagne de dimanche sur quelques éléments individuels mais aussi quelques phases de jeu collectives. On peut d’abord compter un grand un grand Vincent Gérard dans les buts : quand il est comme ça sur un match dans un vrai duel de gardien, avec en face de lui un gars de haut niveau comme l’est Corralès le gardien Espagnol, il se transcende. Ca va être le cas face à l’Allemand Wolff.

Quentin Mahé a la mène, ça tourne autour du pivot et il y a des courses et des trucs qui se font. Le couple Mahé / Remili est même intéressant dans les solutions apportées. Prandi et Brillet c’est plutôt complémentaire, Brilllet est capable avec son envergure (il mesure 2m 05) de passer au-dessus des défenses et Prandi dans son jeu un peu rentre dedans est un vrai impact player. Quand il arrive à être lancé il tape fort et ramène tout le monde avec lui. Il ne faut pas qu'il en use trop souvent et qui vous oublier le jeu collectif des bleus. Un peu comme Melvyn côté droit mais il compense par d’autres qualités et sait faire briller d’avantage les autres.

Dika Mem m’a fait un peu peur mais il avait clairement besoin de rythme. C’est nécessaire surtout si on va très loin car une demi-finale voudra dire encore deux matchs à jouer au minimum. Et dire qu’on a fait tout ça sans Nicolas Karabatic, produire un match comme cela contre l’Espagne il fallait le faire. »

 

« J’ai trouvé par moment une équipe de France avec des phases de jeu où les joueurs se trouvaient les yeux fermés. En revanche dès qu’on sort du projet de jeu collectif, en attaque notamment, les individualités doivent faire la différence et là ça peut devenir compliqué. Mais franchement cette équipe est très rassurante. »

Patrice Annonay, consultant handball La 1ère

La 1ère

 

Que penses-tu de la prestation des deux ultramarins de l’équipe dans ce dernier match et sur l’ensemble de cette première partie de tournoi ?

P. A  : « Mathieu Grébille était bien contre l’Espagne, il a fait un match plein dans le turn over et a eu plus de temps que Nahi. Il a aussi marqué le match de son empreinte avec le dernier but victorieux, face à un grand adversaire comme Corallès. Il a fait 100% (4 sur 4) et il a été très bien des deux côtés du terrain. Son meilleur match à n’en pas douter depuis le début de ce Mondial.

Melvyn Richardson muselé par Alex Dujshebaev, attention à ne pas tomber dans le duel individuel face aux Allemands

Melvin était un petit peu en dedans mais la stratégie du coach était de laisser du temps de jeu à Dika Mem sur ce poste d’arrière droit. Du coup on l’a moins vu mais j'ai bien aimé voir Melvyn demi centre  de temps en temps. Encore une fois ce n’est pas un demi centre de métier donc dès qu’il sort du projet de jeu et qu’il veut faire passer plus ses qualités individuelles que le collectif, ça marche une fois sur trois. Mais un gaucher demi-centre ca amène d’autres solutions dans le jeu, comme l’Espagne avec Dujshebaev, et ça amène des déséquilibres aussi chez l’adversaire en défense, j'ai trouvé ça intéressant. »

 

La 1ère : Penses-tu que Guillaume Gilles a fait une bonne gestion de son effectif depuis le début de ce championnat pour savoir quelle équipe aligner en quart de finale ?

 P.A : « Je pense qu'il a bien su gérer cela parce que les aléas d’une compétition ce sont les blessures de tes joueurs cadres. Avec ce qui est arrivé à Mem on a eu un peu peur, c'est l'un des meilleurs au monde à son poste donc une pièce maîtresse de ton jeu. Le revoir sur le terrain je pense qu'au niveau médical c'est très bien géré.
On a pu faire reposer la légende Nico (Karabatic) donc on va retrouver de la fraîcheur et aussi des joueurs en confiance. En pivot, on avait peut-être moins vu Nicolas Tournat aussi mais il a été monstrueux dans sa relation avec la base arrière.
Donc on va avoir besoin de tout le monde si on veut aller le plus loin possible. »

Guillaume Gilles le point rageur a su bien gérer son groupe jusque-là

 

La 1ère : La France est désormais une habituée des matchs a enjeu, il n’y aucune peur à avoir là-dessus ?

 P. A : « Ça fait partie du chemin de l'objectif final. Les matchs couperets peuvent donner une autre dimension je pense dans la préparation de match, c’est une bonne chose. L'équipe de France elle arrive dans les meilleures conditions mentales possibles avec la confiance qui l’habite. Il ne faut pas avoir peur de le montrer.

Physiquement les joueurs ont récupérer : il y en a qui ont moins joué d’autres qui ont plus joué. Le but est d'arriver avec l’équipe la plus complète et on a une journée de plus de récupération par rapport au à l’Allemagne. Un véritable atout. »

 

La 1ère : Que penser de l’Allemagne ? Une nouvelle équipe qui n’est pas habituée à ce genre de joute,  c'est peut-être mieux de la prendre maintenant ?

 

P.A : « Il y a deux choses à analyser, mentalement d’abord : l'équipe d’Allemagne est habituée à être dans un quart de finale de championnat du monde ou d'Europe, c’est dans son histoire, et souvent face à nous. En revanche ce groupe-là n’a peut-être pas assez partagé de choses ensemble dans l'expérience collective Nous on a ce plus d'expérience par rapport à l'Allemagne

Mathieu Grébille a réalisé un match plein, ici en défense face à l'ailier espagnol Odriozola

Sportivement ensuite, l’Allemagne c’est une grande défense placée en 6/O, ce sont des grands gabarits, il va falloir leur passer par-dessus,  il va y avoir un vrai combat pour les pivots Français pour faire leur place et trouver des positions dans cette défense adverse.
Attention aussi à leur base arrière car ce sont des shooteurs lourds bien orchestrés par le petit Knorr, et ne pas oublier leur gardien Andreas Wolf. Ce sont joueurs qui jouent dans le championnat allemand où c'est très physique.

 

« Je pense qu'il va y avoir une opposition de style par rapport à notre jeu, qui a peut-être des gabarits moins physiques mais un handball latin, plus léché, beaucoup plus joueur. »  

Patrice Annonay, consultant handball la 1ère

La 1ère

 

On a chez nous des joueurs qui connaissent ce jeu allemand et qui ontjoué en Allemagne, Romain Lagarde, Quentin Mahé, le coach Guillaume Gilles aussi, donc on a de l'expérience autour de ça. Et puis pour tout vous dire, il vaut mieux prendre l'Allemagne que la Norvège maintenant car l’an prochain avec l’Euro chez elle, cette équipe Allemande sera difficile à battre.