Mondial U17 : la Nouvelle-Calédonie défie la France

Pierre Bako et Josuah Hlemu au stade Indira Ghandi.

La Nouvelle-Calédonie entre en lice dans la Coupe du monde des moins de 17 ans en Inde dimanche (13h30 heure française) face à ... La France ! Alors qu'un référendum d'autodétermination est prévu en 2018, la Nouvelle-Calédonie est considérée comme une nation à part entière par la Fifa.

La 1ère (avec AFP et Nouvelle-Calédonie 1ère) • Publié le 7 octobre 2017 à 11h26, mis à jour le 7 octobre 2017 à 11h38

Depuis le tirage au sort effectué le 7 juillet dernier, la France et la Nouvelle-Calédonie, toutes les deux tombées dans le groupe E en compagnie du Honduras et du Japon, ont pris conscience de la dimension de ce match pas comme les autres.

Un moment historique

"C'est historique ! C'était un rêve de jouer contre la France, c'est quelque chose d'exceptionnel. Cela va faire bizarre (rires). C'est comme si on jouait contre nous", s'est exclamé Dominique Wacalie, le sélectionneur de la Nouvelle-Calédonie. La sélection calédonienne va disputer le premier match du premier Mondial de son histoire, toutes catégories d'âge confondues.

"Cela va être un moment particulier, face un territoire d'outre-mer qui fait partie de la même nation que nous. Ce sera la première fois dans l'histoire du football français et mondial", confie Lionel Rouxel, sélectionneur de l'équipe de France U17. Le coach s'attend à "un moment très respectueux" entre les deux équipes, installées dans le même hôtel à Guwahati (2000 km à l'est de New Delhi).

22.000 spectateurs attendus

Pour cette entrée dans la compétition, les cagous joueront à Guwahati, dans l'est de l'Inde. Le stade Indira Gandhi devrait être plein puisque 22.000 places ont été vendues pour la rencontre. Un moment "magnifique" pour Cyril Nyipie, le milieu de terrain de la sélection calédonienne.

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Développer le football local

Au-delà du symbole, la rencontre se déroulera dans un contexte politique particulier : un référendum d'autodétermination est prévu en 2018, conformément à l'accord de Nouméa de 1998 qui organise la décolonisation par étapes de l'île.

"On nous parle de ça là-bas mais on ne fait pas vraiment attention. Pour les jeunes, la France c'est (Zinédine) Zidane, (Christian) Karembeu", évacue Dominique Wacalie. Le technicien préfère souligner "l'impact" que va avoir cette première participation au Mondial U17 pour le développement du football local.

Le Vanuatu en exemple

Si du côté des Bleuets, qui n'ont plus remporté le trophée mondial de la catégorie depuis 2001, l'objectif sera de "se qualifier pour le premier tour et aller le plus loin possible", les cagous, nom des joueurs de la sélection calédonienne, veulent, eux, s'inspirer du parcours de leurs voisins du Pacifique, au dernier Mondial des moins de 20 ans. Le Vanuatu, notamment, avait tenu tête à de grandes nations, avec des moyens limités.

David Baltase montre aux Cagous les vidéos des Vanuatais au Mondial U20.

En Corée du Sud, les Vanuatais avait accroché le Mexique et donné du fil à retordre à l'Allemagne, avant de s'incliner lourdement face au Vénézuela, futur finaliste de la compétition. L'actuel adjoint de la sélection cagoue, David Baltase, était dans le staff technique vanuatais en Corée du Sud. Il a suivi de près leur aventure.

"Je sens qu'on peut faire quelque chose, et qu'on va faire quelque chose en Inde".
David Baltase, adjoint de la sélection de Nouvelle-Calédonie

Coupe du monde des moins de 17 ans

Pour l'ouverture de cette compétition qui réunit 24 équipes, l'équipe de Nouvelle-Calédonie est opposée dans le groupe E à la France, au Honduras et au Japon.