Des allégations de non-consultation des populations autochtones de Guyane visent le projet Montagne d'Or. Un comité de l'ONU contre la discrimination somme la France de répondre avant le 8 avril. Cependant, le débat organisé par la Commission nationale du débat public n'a pas été pris en compte.
Le courrier adressé à la mission française à Genève par le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU pointe une absence de consultation des populations autochtones de Guyane sur le projet Montagne d’or. Problème, elles se sont déjà exprimées et majoritairement contre.
Le renouvellement éventuel de la concession minière à Montagne d’Or doit intervenir au mois de mars. Drôle de proximité du calendrier.
Dans son courrier daté du 14 décembre, le Comité de l’ONU s’inquiète de l’absence de consentement "libre et informé des populations de Guyane française" alors que ces dernières se sont très majoritairement mobilisées et exprimées sur le projet industriel. Et qu’elles ont été consultées, notamment par Sébastien Lecornu, alors secrétaire d’Etat à la Transition écologique et solidaire, lors de son déplacement en Guyane au mois de juillet.
Dans son avis publié le 10 janvier, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU « s'étonne du fait que, d'après ses informations, aucune consultation de ces populations ne soit entreprise. » Visiblement, et avant d’interpeller le gouvernement français, les Nations unies auraient dû vérifier leurs informations et leurs sources….
Lettre de l'ONU
Dans cette lettre datée du 14 décembre, rendue publique par l'ONG "International Service for Human Rights", et adressée à la mission française à l'ONU à Genève, le comité exprime son inquiétude après avoir reçu des informations faisant état du manque de consultation ainsi que de l'absence de consentement préalable, "libre et informé" des populations indigènes de Guyane française concernant le projet minier Montagne d’or. Le comité demande une réponse à la France avant le 8 avril prochain.Le renouvellement éventuel de la concession minière à Montagne d’Or doit intervenir au mois de mars. Drôle de proximité du calendrier.
Consultation publique en Guyane
Un vaste débat public s’est pourtant tenu, notamment à Saint-Laurent-du-Maroni mais aussi à Cayenne, entre mars et juillet 2018 sur le projet de mine industrielle, et notamment auprès des populations autochtones qui ont participé aux débats et se sont exprimées majoritairement contre le projet. La mine verte n’existe pas, nul ne peut le nier. Pour autant, l’objectif de la Commission nationale du débat public était de permettre des échanges, des discussions sur le projet Montagne d’or. Ces débats, souvent vifs et animés, ont permis de confronter les points de vue. Et de faire ressortir les risques pour l’environnement face aux 3750 emplois directs et induits que promet le projet.Dans son courrier daté du 14 décembre, le Comité de l’ONU s’inquiète de l’absence de consentement "libre et informé des populations de Guyane française" alors que ces dernières se sont très majoritairement mobilisées et exprimées sur le projet industriel. Et qu’elles ont été consultées, notamment par Sébastien Lecornu, alors secrétaire d’Etat à la Transition écologique et solidaire, lors de son déplacement en Guyane au mois de juillet.
Populations autochtones
Dans le rapport public, publié au terme du débat sur Montagne d’or qui s’est tenu en Guyane du 7 mars au 7 juillet, la présidente de la Commission nationale sur le débat public, Chantal Jouanno, soulignait que "les représentants des populations amérindiennes (…) ont généralement exprimé leur opposition à ce projet (...) "La Commission a constaté lors de ce débat le poids d’une hiérarchie implicite entre les différentes populations guyanaises et une volonté de discréditer la parole des populations autochtones."Transparence de la France
Le rapport publié après le débat auprès des populations en Guyane rappelle que la CPDP "a veillé à ce que les populations directement intéressées par ce projet, notamment les populations autochtones, amérindiennes ou bushinengués, puissent être informées et s’exprimer."Dans son avis publié le 10 janvier, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU « s'étonne du fait que, d'après ses informations, aucune consultation de ces populations ne soit entreprise. » Visiblement, et avant d’interpeller le gouvernement français, les Nations unies auraient dû vérifier leurs informations et leurs sources….