Mort d'Olivier Tony : des peines de 12 à 25 ans de prison pour les tortionnaires de l'adolescent

Un dossier sur un bureau d'un tribunal. Image d'illustration.
En novembre 2019, le jeune homme d'origine guadeloupéenne a été séquestré, battu et poignardé, avant d'être abandonné dans un fossé, où il est mort étouffé. Trois hommes -dont deux étaient mineurs au moment des faits- ont été condamnés.

Son corps avait été retrouvé dans un bois après huit jours de supplice: trois jeunes hommes ont été condamnés vendredi soir à Bobigny à des peines de 12 à 25 ans de prison pour avoir torturé Olivier Tony, un adolescent d'origine guadeloupéenne, à la suite d'une arnaque aux stupéfiants ratée en 2019.

Le procès avait débuté le 17 octobre devant la cour d'assises des mineurs de Seine-Saint-Denis. Il s'est déroulé en publicité restreinte jusqu'au prononcé du verdict, qui était public, en raison de la minorité de deux des quatre accusés, à quelques mois de leurs 18 ans lors des faits.

Aujourd'hui âgés de 21, 22 et 31 ans, les trois hommes ont été condamnés respectivement à 12 ans, 18 ans et 25 ans de prison pour séquestration avec actes de tortures et de barbarie. Des peines s'approchant des réquisitions de l'avocat général qui avait demandé de 15 à 28 ans de réclusion.

Arnaque

En novembre 2019, le corps d'Oliver, 17 ans, avait été retrouvé après une semaine de recherches intenses, à plus de 250 kilomètres de Paris, dans un bois au sud de Tours (Indre-et-Loire), lardé de coups de couteaux. L'autopsie avait conclu que l'adolescent, grièvement blessé, extrêmement affaibli, était mort étouffé dans son vomi.

Le 6 novembre 2019 au soir, la victime Oliver et un ami de sa cité de Sevran (Seine-Saint-Denis) conviennent d'un rendez-vous avec un utilisateur de Snapchat qui souhaite acheter 500 grammes de cannabis. Les deux compères de 17 ans n'ont pas la drogue en question mais peu importe : ils prévoient d'extorquer l'argent.

Arrivés sur un quai du canal de l'Ourcq, ils braquent avec un revolver deux jeunes de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) venus pour la vente. Les acheteurs n'ayant pas sur eux les 1.400 euros attendus, les apprentis-arnaqueurs se contentent de leur subtiliser leur trottinette électrique, avec laquelle l'ami s'enfuit. Oliver part, lui, en courant... mais est rattrapé par ses deux victimes.

Sévices filmés "pour l'exemple"

Commence alors sa descente aux enfers. Frappé, déshabillé, humilié, le visage défiguré, hurlant de douleur, le jeune homme est jeté dans le canal à coups de pieds. Le tout est filmé dans des vidéos diffusées pour l'exemple sur les réseaux sociaux: "T'as voulu nous carotter !", lui reproche un de ses agresseurs sur les images.

Sorti de l'eau, les tortionnaires emmènent Oliver dans une cave de Noisy-le-Sec, l'y séquestrent plusieurs heures et les sévices continuent. Une vidéo de l'adolescent, en sang, dans une poussette, est envoyée à sa famille pour réclamer de l'argent en dédommagement.

Après la mort de son fils, la mère d'Oliver, anéantie, a fermé son cabinet d'infirmière libérale.
L'ami de la victime, qui avait participé à l'extorsion originelle avec lui, était poursuivi pour le vol avec arme de la trottinette. Il a été condamné à une peine de trois ans de prison.