Municipales 2020 : cinq points chauds en Outre-mer

L'hôtel de ville de la commune du Moule en Guadeloupe.
Les 15 et 22 mars prochains auront lieu les deux tours des élections municipales dans l'Hexagone et dans les Outre-mer, sauf à Wallis et Futuna, Saint-Barthélemy et Saint-Martin qui n’ont pas de communes. Outre-mer la 1ère dresse la liste des cinq points chauds à surveiller. 
 

#1 - Plus de femmes maires ? 

La partité imposée dans les listes ne se reflète pas sur le fauteuil de maire. Outre-mer, seuls 16% des maires sont des femmes. Si ce taux est quasiment le même qu’au niveau national (17%), dans le détail les chiffres recèlent quelque surprises.​​​​​​​
Sur l’ensemble du territoire national, c'est La Réunion (4%) et la Martinique (6%) qui affichent la proportion de femmes maires la plus faible. Sur 24 communes, La Réunion ne compte qu'une seule femme maire : Vanessa Miranville à La Possession. La Martinique à peine plus avec deux femmes sur les 34 communes que compte le territoire : Marie-Urbain-Thérèse Casimirius à Basse-Pointe et Jenny Dulys-Petit au Morne-Rouge.
Vanessa Miranville, maire de La Possession
  

#2 - Un premier maire Wallisien en Nouvelle-Calédonie ?

En 2019, Harold Martin, ex-homme fort de la Nouvelle-Calédonie, maire de Paita, est condamné et déclaré inéligible. Son premier adjoint Willy Gatuhau lui succède. Une grande première sur le Caillou : Willy Gatuhau, d’origine wallisienne, est le tout premier océanien à diriger une commune, alors que les Wallisiens et Futuniens sont depuis longtemps la troisième communauté du territoire. On compte même plus de Wallisiens et de Futuniens en Nouvelle-Calédonie qu’à Wallis et Futuna. 
Willy Gatuhau a succédé à Harold Martin en tant que maire de Paita

Et il ne sera pas seul : face à lui, le nouveau mouvement l’Éveil Océanien, qui a créé la surprise aux dernières élections provinciales, a décidé de présenter son candidat. C’est le président du parti lui-même qui doit s’engager. Optimiste, Milakulo Tukumuli rappelle qu’aux dernières élections provinciales (en mai 2019) à Païta son parti était arrivé second du scrutin, devant le parti qui soutient aujourd’hui Willy Gatuhau.  

#3 - Pas de maire à Miquelon-Langlade ?

En 2014, Jean de Lizarraga est élu maire de Miquelon (627 habitants) mais par devoir plus que par ambition politique. Trois ans plus tard, il doit démissionner en raison d’une grave maladie.

Danièle Gaspard, la première adjointe, lui succède, mais elle aussi, par devoir citoyen. Et ses deux années de mandat ne l’ont pas convaincue de poursuivre l’expérience. Elle ne se représentera pas.
Danièle Gaspard

Aucun candidat ne s'est déclaré lors du dépôt définitif des listes le 27 février. Néanmoins, un candidat peut encore se présenter au dernier moment : la loi prévoit en effet la possibilité de ne voter qu'au second tour dans les communes de moins de 1000 habitants, le temps de trouver un candidat ou de compléter les listes. 
 

#4 - Les gros appétits sur la plus peuplée des communes Outre-mer

Une sénatrice, une députée et un président de région, voici les principales têtes de listes déclarées pour la mairie de Saint-Denis de la Réunion, la plus grosse commune des Outre-mer avec plus de 147 000 habitants.
Nassimah Dindar (à gauche), Gilbert Annette et Éricka Bareigts (au centre), Didier Robert (à droite).

Première à se lancer, la sénatrice UDI et ancienne présidente du département, Nassimah Dindar. Officiellement soutenue par La République En Marche. Le maire sortant, Gilbert Anette, socialiste, ne se représente pas. C’est son adjointe, la député PS, Ericka Bareigts qui conduira la liste d’union de la gauche. Et tout dernier déclaré, le président de la région, Didier Robert, à la tête d’une union de la droite et du centre.

Dix listes ont déposées au 27 février, comme en 2014. 
 

#5 - Des campagnes municipales très courtes

Avec l’été austral, La Réunion et la Nouvelle-Calédonie étaient en "grandes vacances" jusqu'en février, comme au mois d’août dans l'Hexagone, ce qui a laissé peu de temps aux candidats pour faire campagne. 

En Martinique, en Guadeloupe et en Guyane, les festivités du Carnaval ont duré jusqu’au mercredi des Cendres, le 26 février, soit à peine plus de 15 jours avant le premier tour. Ce qui a permis à certains carnavaliers de distiller quelques messages politiques dans leurs défilés.