"Nous avons passé la nuit dans la salle d'embarquement où on a dormi à même le sol. Ma fille a dormi sur ma veste par terre. Un monsieur handicapé a lui passé la nuit dans son fauteuil", raconte Anélia. "Ce matin, d'autres passagers nous ont découvert sur le sol, on se faisait presque marcher dessus".
Des passagers du vol Corsair SS710 à destination de #LaReunion sont toujours bloqués à #orly où ils ont dormi à même le sol #neigeaparis #neige via @DHJ974 pic.twitter.com/CBIRRxaZSi
— La1ere.fr (@la1ere) 7 février 2018
Cloué au sol
Comme l'ensemble des passagers, Anélia et sa petite fille avaient pourtant bien embarqué mardi soir à bord de l'appareil. "Nous sommes montés à bord vers 21h. L'avion a roulé pour se déplacer un peu, puis le dégivrage a duré très longtemps et ils nous ont dit que ce n'était pas suffisant. Vers 3h du matin, ils nous ont tous débarqué", raconte Cyril, un autre passager réunnionnais.Après ça, ils nous ont dit qu'il n'y avait pas de place dans les hôtels proches d'Orly, ils proposaient Rungis ou Massy Palaiseau, mais comment s'y rendre ? C'était encore à nous de nous débrouiller. Étant donné qu'ils annonçaient un départ à 15 heures cet après-midi, et vue la pagaille sur les routes, on a préféré rester dans l'aéroport. On y est encore !
Mardi soir, Cyril avait déjà eu beaucoup de difficultés pour rejoindre Orly. "Je travaille dans les pompes funèbres. En voyant la neige tombée, j'ai pris le RER B de suite après mon service. Ensuite, je suis monté dans le Orlyval, mais il n'a pas desservi Orly Ouest en raison de la neige. J'ai du y aller à pieds, puis en bus. J'étais encore en costume de travail... Galère totale ! ".
Pas de repas
En regardant les informations, Cyril s'agace. "J'entends les autorités répéter qu'il n'y a pas eu d'annulation de vol ! Et nous alors ?" interroge-t-il. Accompagné de sa sœur, sa nièce âgée de deux ans, et son père, le jeune homme devait se rendre en urgence à La Réunion pour l'enterrement de sa grand-mère. "On aura même pas pu y assister. C'était cet après-midi", se désole Cyril, dégoûté.Pour Anélia, la pilule est aussi difficile à avaler. "On a eu aucun repas et peu d'informations", remarque la mère de famille.
Le personnel de bord nous a juste dit de prendre les couvertures en quittant l'avion. Ils ne pouvaient pas grand-chose pour nous. Après ça, on a payé nous-même nos repas et ça coûte cher de passer 24 h dans un aéroport !
Départ ce soir ?
Impossible également pour les familles de récupérer leurs valises en soute. "Certains avaient besoin de plus de changes pour les enfants, des personnes âgées devaient récupérer des médicaments, impossible", ajoute Cyril.Tensions, énervements : pour ces passagers, "il est temps de décoller". Leur vol est normalement prévu à 21h20 ce mercredi soir.