Journaliste à La1ère.fr, notre envoyée spéciale à Nice revient sur ce jour d'après. Elle nous raconte l'atmosphère qui règne dans la 5e ville de France, ce vendredi 15 juillet, au lendemain de l'attentat qui a frappé la célèbre Promenade des Anglais.
C'est comme une longue marche vers l'horreur. D'abord des barrières et des véhicules de police. Puis des draps, des gants qui ont sûrement servi dans l'urgence à soigner des victimes, des nappes de restaurant ont même été utilisées pour recouvrir les corps.
En face, des policiers examinent encore la chaussée où s'est déroulée le drame. Nous ne sommes qu'au début du massacre. C'est par là que le camion est arrivé. Par là aussi, que Temarii, Polynesien de 26 ans, est venu secourir ses amies. "Elles ont vu le camion arriver et se sont jetées dans les rochers vers la mer. L'une d'elle avait la cheville tordue, il y avait des corps, du sang, des cris", nous raconte-t-il. Un peu plus tôt, nous l'avons retrouvé, à sa demande, dans un jardin d'enfants : "parce que la vie doit continuer".
Sur la promenade, la progression continue. Parfois dans des rues parallèles, pour mieux "respirer" et ne pas gêner les forces de l'ordre.
Dans la rue parallèle, une église se remplit. Il est 18 heures, messes et prières commencent à la mémoire des victimes. Silence pesant. Certains reprennent leur souffle, assis sur les marches de l'église. "Le vendredi Saint, la nuit est longue, celle-ci l'a été particulièrement", lance l'homme d'église devant une foule anéantie.
Sur la promenade, un attroupement. Moment de recueillement et d'interrogations : "vous étiez où hier soir? Ca va chez vous?" Certains craquent, pleurent dans les bras de leurs amis, d'autres essuient une larme discrètement.
Silence et recueillement
Le soleil cogne, il est 15 heures. Un silence s'est abattu sur la Promenade des Anglais oú seules les vagues se font entendre. Au bout de quelques mètres, quelques passants se sont approchés des barrières dressées par les forces de l'ordre. Larmes aux yeux et fleurs en mains, ils se recueillent "parce que la nuit a été longue, difficile, et parce qu'on ne réalise pas", confie Cathy, originaire de Martinique.#AttentatNice "le 1er corps que j'ai vu était celui d'une petite fille, puis il y en eu d'autres" Joseph #Guadeloupe pic.twitter.com/Jng6tx5RFu
— La1ere.fr (@la1ere) 15 juillet 2016
Continuer à avancer
En face, des policiers examinent encore la chaussée où s'est déroulée le drame. Nous ne sommes qu'au début du massacre. C'est par là que le camion est arrivé. Par là aussi, que Temarii, Polynesien de 26 ans, est venu secourir ses amies. "Elles ont vu le camion arriver et se sont jetées dans les rochers vers la mer. L'une d'elle avait la cheville tordue, il y avait des corps, du sang, des cris", nous raconte-t-il. Un peu plus tôt, nous l'avons retrouvé, à sa demande, dans un jardin d'enfants : "parce que la vie doit continuer".Sur la promenade, la progression continue. Parfois dans des rues parallèles, pour mieux "respirer" et ne pas gêner les forces de l'ordre.
Chaussures, sandwich, gobelets sur la chaussée
En revenant vers la mer, les yeux se posent sur les stigmates de cette nuit d'horreur. Une tongue ici, un gobelet là, une chaussure, des sets de table, un sandwich entamé et des draps blancs laissés au sol après le retrait des corps. Débris et traces de sang se mêlent sur le bitume. Au-dessus de nos têtes, des drapeaux bleus, blancs, rouges ne prennent plus le vent.#AttentatdeNice Sur la promenade des fleurs déposées face aux draps blancs et reste de gants témoignant de l'horreur pic.twitter.com/44mFA8x4v9
— La1ere.fr (@la1ere) 15 juillet 2016
Messes et prières
Dans la rue parallèle, une église se remplit. Il est 18 heures, messes et prières commencent à la mémoire des victimes. Silence pesant. Certains reprennent leur souffle, assis sur les marches de l'église. "Le vendredi Saint, la nuit est longue, celle-ci l'a été particulièrement", lance l'homme d'église devant une foule anéantie.Dans les cafés
Dans les cafés de la ville, les chaînes d'informations tournent en boucle. Le volume est fort pour bien entendre, capter un nouvel indice, tenter de comprendre l'impossible. Chacun écoute, encaisse et échange parfois avec son voisin. "On aurait pu y être, on a failli y aller". Nous sommes à quelques mètres de la trajectoire du "camion fou".Sur la promenade, un attroupement. Moment de recueillement et d'interrogations : "vous étiez où hier soir? Ca va chez vous?" Certains craquent, pleurent dans les bras de leurs amis, d'autres essuient une larme discrètement.