Nickel : l’accord d’Athènes impose à Larco de réduire sa production métallurgique

Métallurgistes de Larco
La société de ferronickel Larco, premier producteur européen, devrait réduire de 20 % sa production dans le cadre d'un accord conclu avec le gouvernement grec visant à rembourser ses dettes. Larco fut une filiale de la Société Le Nickel (SLN) jusqu'en 1968.
 
On en sait un peu plus sur l’accord tripartite conclu à Athènes. George Stathakis, ministre grec de l'Environnement et de l'Énergie, a déclaré, mercredi, que l'accord intervenu la veille au soir imposait à Larco de verser quatre millions d'euros par mois à la Public Power Company (PPC) pour sa consommation d'électricité. Le chiffre de 5,5 millions d’euros qui circulait hier soir a donc été revu à la baisse. Un négociateur de Larco a confirmé que l’accord assurait l’approvisionnement électrique de l’usine de nickel jusqu’en Janvier 2020.
 

20.000 tonnes de nickel

Larco est le deuxième plus gros consommateur d’électricité en Grèce, mais n’a pas payé son fournisseur d’énergie, PPC depuis plus de trois ans bien qu’il soit toujours alimenté en électricité. La société produit environ 20.000 tonnes de nickel par an, le minerai est extrait de plusieurs mines en Grèce et transformé en alliage de ferronickel dans l’usine métallurgique de Larymna.  "Des négociations se poursuivent impliquant également la mine de lignite de Larco" a ajouté M. Stathakis. La production de lignite qui serait livrée à PPC devrait permettre de payer une partie de la mensualité réclamée au premier producteur européen de ferronickel.
 

Baisse de 20 %

La production de l’usine de ferronickel devrait diminuer de 20 %, selon une information de Fastmarket-MB, soit près de 3.500 tonnes en 2019 et s’accompagner d’un certain nombre de suppressions d’emplois. "Le marché de Londres n’a pas vraiment réagi à la baisse annoncée de la production de Larco, le volume n’est pas assez important, les investisseurs sont focalisés sur la Chine et sur les exportations de barres d’acier au nickel" a indiqué David Wilson, directeur des analyses et spécialiste du marché du nickel chez Freepoint Commodities à Londres, interrogé par la 1ere.fr.
 

L'hypothèse d'une privatisation

Diminuer les pertes en baissant la production et tailler dans les effectifs, ces deux engagements de Larco laissent en suspend la "marge de manœuvre" du métallurgiste grec en cas de forte reprise des cours du métal à la bourse des métaux de Londres. Les quantités de ferronickel qui se seront plus fournies par Larco à l’industrie européenne de l’acier inoxydable pourraient, en revanche, permettre à ses concurrents, Eramet-SLN ou encore Glencore, de se substituer au métallurgiste grec. 
Par ailleurs, une privatisation de Larco - une exigence du Fonds monétaire international, de la Banque centrale européenne et de l'Union européenne en échange d'un financement d'urgence - est à l'étude depuis des années, bien qu'elle n'ait jusqu'à présent pas réussi à obtenir l’accord de la Grèce.

Georges Stathakis, membre du Parti de gauche Syriza, s'emploie par ailleurs à réduire les dettes du pays. Cette semaine, il a discuté avec un certain nombre de sociétés de la vente d’une participation dans les droits d’exploration et de concession d’hydrocarbures en mer Egée.
Ce mercredi soir à Londres, la tonne de nickel à trois mois se négociait autour de 11.282 dollars au LME de Londres. En hausse de 0,49 % sur la journée et de 4,02 % sur la semaine.