Le nickel est de retour, mais il n’est pas encore sorti de l’ornière

Nickel pur à 99,9 % dont le prix mondial est fixé par la bourse des métaux de Londres (LME).
La Chine annonce cette semaine une croissance de ses importations de ferronickel calédonien. Le dollar baisse et favorise l’achat des métaux industriels. 1200 lots de nickel ont été échangés en quelques heures, vendredi matin à Londres, souligne le négociant Marex Spectron.
Le nickel repart à la hausse. Voilà qui devrait donner à réfléchir au PDG de Vale concernant l’avenir de son usine calédonienne de nickel.
Comme le rappelait récemment le député Philippe Gomes : « Vale-Nouvelle-Calédonie est en train d’atteindre son point d’équilibre, ce n'est pas dans les derniers mètres qu'on stoppe une course ». Une course à la rentabilité, à la réduction des coûts de production dans laquelle sont engagées les trois usines calédoniennes. L'usine VNC, du brésilien Vale, se trouve sous la menace d'une fermeture en raison des pertes enregistrées par la multinationale.

Optimisme

Dans ce contexte, la remontée des cours du nickel à la bourse des métaux constitue toujours une bouffée d'oxygène. Or justement cette semaine, à Londres comme à Shanghai, les cours du métal sont repartis à la hausse.  
« C’est un processus de fond, le nickel est en forme, les investisseurs reviennent, l’appétit pour le métal est de retour » souligne Boris Mikanikresai, dont la note d’analyse pour Fastmarkets et le Metal Bulletin, est l’une des plus influentes du marché londonien des métaux.

Evolution des cours du nickel au London Metal Exchange

Signes positifs

Le marché du nickel montre des signes d’amélioration en Asie. Le solde de l’offre et de la demande se resserre. Les inventaires des réserves de nickel dans les entrepôts du LME ont baissé de 19.232 tonnes depuis le premier janvier, même s’ils ont légèrement remonté en juillet : « Nous sommes positifs à très court terme […] nous nous attendons à ce que les fondamentaux s’améliorent régulièrement, car la demande chinoise de nickel dépasse l’augmentation des livraisons » conclut la note d’analyse hebdomadaire du Metal Bulletin.

Les stocks mondiaux de nickel sont en baisse de 20 % depuis le 1er janvier, ils avaient augmenté de 96 % en 2016. L’INSG, institut international d’études du nickel, s’attend à un déficit de 96.000 tonnes en 2017.

En cette fin de semaine, l’analyse du site d’information spécialisé du secteur des matières premières recoupe celle du principal négociant londonien de nickel, Marex Spectron : « Le nickel et le cuivre ont été les gagnants de la semaine au LME». Enfin, toujours à Londres, la note de Capital Economics confirme que « la demande chinoise pour les métaux industriels et le nickel n’a jamais été aussi forte depuis le début de l’année ».

Pour autant, la note aux investisseurs de Capital Economics met aussi l’accent, ce vendredi, sur les risques toujours présents : « Une possible rechute de la demande est toujours envisageable dans les prochains mois car les stocks de nickel sont encore élevés. »

À Londres, la tonne de nickel évoluait au-dessus de 9.200 dollars vendredi soir, en hausse de 1,10 % sur la semaine et de 3,43 % sur un mois. Le métal gris évolue de nouveau de façon positive, mais il n’est pas encore sorti de l’ornière.