Le conflit en Ukraine et la crise entre l'Union européenne et la Grèce secouent le marché des matières premières et du nickel. Le producteur franco-calédonien Eramet bondit à la bourse de Paris. Les résultats financiers de Sumitomo Metal pâtissent des difficultés du Calédonien GoroNickel.
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Cette semaine, le producteur franco-calédonien de nickel Eramet et le producteur d'acier inoxydable franco-belge Aperam gagnent respectivement près de 8 et 12 % sur les marchés. A croire que l’effondrement des livraisons ukrainiennes d'acier inoxydable leur réussit.
Si le Grec Larco espère des mesures de soutien de la part du gouvernement progressiste récemment élu à Athènes, Norilsk peut d’ores et déjà compter sur le plan anti-crise établi par le gouvernement russe. Le numéro un mondial du nickel va bénéficier, comme 198 autres entreprises stratégiques, d'un plan de soutien de 31 milliards d'euros. De quoi attendre la fin de l'hiver (qui, dans l'Histoire, a souvent été fatal aux adversaires de la Russie).
Sumitomo Metal et son associé, le groupe de négoce de matières premières Mitsui & Co détiennent 14,5 % de l'entreprise calédonienne contrôlée majoritairement par la multinationale brésilienne Vale. Ces dernières années, l'usine Goro Nickel a vu son activité perturbée notamment par des fuites d'acide sulfurique et l'arrêt de sa production.
Forges d'hiver en Ukraine
Direction l’Ukraine. Sur les quais blanchis par la neige, un conteneur de nickel est à l'abandon. Sur Google earth, on découvre la silhouette familière des usines d'acier inoxydable dont celle de Ilyich Iron & Steel (Lénine). La ligne de front de Marioupol, centre industriel et portuaire de l'Est Ukrainien, est à quelques kilomètres. Depuis plusieurs mois – conflit oblige –, les usines tournent au ralenti. La production a chuté de 80 %. C'est une mauvaise nouvelle pour le russe Norilsk Nickel, mais aussi pour son partenaire et concurrent grec Larco Nickel, deux des principaux fournisseurs de métal à l'Ukraine via le port de Marioupol. Ce dernier compte une importante population russophone, mais aussi grecque (cette dernière est installée sur place depuis le 17e siècle).Si le Grec Larco espère des mesures de soutien de la part du gouvernement progressiste récemment élu à Athènes, Norilsk peut d’ores et déjà compter sur le plan anti-crise établi par le gouvernement russe. Le numéro un mondial du nickel va bénéficier, comme 198 autres entreprises stratégiques, d'un plan de soutien de 31 milliards d'euros. De quoi attendre la fin de l'hiver (qui, dans l'Histoire, a souvent été fatal aux adversaires de la Russie).
Soupe tiède à Osaka
En Asie, le groupe minier et industriel Sumitomo Metal, grand producteur japonais de nickel, a réduit de 15 % sa prévision de bénéfice net annuel. En cause ? La dépréciation de sa participation dans Vale Nouvelle-Calédonie, opérateur de l'usine Goro Nickel. Le site industriel du Sud calédonien a enregistré l'an dernier une production inférieure de moitié à ses capacités de 57 000 tonnes de nickel.Sumitomo Metal et son associé, le groupe de négoce de matières premières Mitsui & Co détiennent 14,5 % de l'entreprise calédonienne contrôlée majoritairement par la multinationale brésilienne Vale. Ces dernières années, l'usine Goro Nickel a vu son activité perturbée notamment par des fuites d'acide sulfurique et l'arrêt de sa production.