Le nickel retrouve ses niveaux de 2014, en Nouvelle-Calédonie la SLN (Eramet) sort de la crise

Minerai de nickel calédonien dans l'usine SLN (Eramet) de Doniambo en Nouvelle-Calédonie
Le métal de l’acier inoxydable et de la transition énergétique pour les batteries électriques se hisse à de nouveaux sommets. Il a même atteint 16.690 dollars par tonne. Eramet enregistre une hausse de ses revenus au premier trimestre. En Nouvelle-Calédonie, la SLN repasse dans le vert.
Sur une semaine, le nickel progresse de 15 %. Les échanges électroniques se sont multipliés. Jeudi matin à 10 heures, 14.300 contrats étaient échangés, et enregistrés dans les deux grandes places de cotation mondiale des matières premières. La tonne de nickel produite, par exemple en Nouvelle-Calédonie, a gagné jusqu’à 1400 dollars en moins de 48 heures. Ce « rallye » du métal s’inscrit dans celui des autres matières premières. « Un rallye comparable dans les prochaines semaines permettrait d’atteindre 17.000 dollars au London Metal Exchange (LME). » indique le négociant Marex Spectron à Londres.

Dans ce contexte, le ministère indonésien de l’industrie, en charge des ressources minières, envisage de doubler les exportations de minerai de nickel cette année. Elles passeraient de 5 à 10 millions de tonnes.

Le nickel est fébrile et haussier

En milieu de journée à Londres, le nickel reprenait son souffle et s’échangeait autour de 15.890 dollars soit 7,20 dollars la livre. Les stocks mondiaux sont apparus en légère hausse de 2.466 tonnes à 314.454 tonnes, et puis poursuit Alastair Monro analyste de Marex Spectron au LME : "Les principaux producteurs mondiaux de ferronickel ont indiqué que la flambée des cours était sans doute temporaire et qu’ils ne changeaient pas leurs objectifs de production, pour le moment". 

L'action Eramet : + 317 % sur un an

Le groupe minier et métallurgique Eramet a annoncé jeudi une hausse de 2% sur un an de son chiffre d'affaires au premier trimestre, à 870 millions d'euros contre 854 millions d'euros, porté par la bonne tenue de ses divisions manganèse et nickel, malgré des effets de change défavorables. La baisse de la parité euro-dollar (-15%) a "pesé sur le chiffre d'affaires du premier trimestre", a indiqué le groupe. A taux de change et périmètre constants, la croissance s'est établie à 14% par rapport au premier trimestre 2017. « Nous restons vigilants sur l'évolution de la demande de métaux sur les marchés mondiaux dans les mois à venir, dans un environnement volatil en termes de prix », a déclaré la présidente-directrice générale d'Eramet, Christel Bories, dans un communiqué. La branche nickel en Nouvelle-Calédonie (SLN), a dégagé une hausse de 14% de son chiffre d'affaires, à 177 millions d'euros. La production mondiale d'acier inoxydable, principal débouché de nickel, est restée bien orientée, avec une hausse de 6% par rapport au premier trimestre 2017, Eramet souligne que la bataille de la compétitivité se poursuit : « Les équipes de la SLN en Nouvelle-Calédonie restent pleinement mobilisées sur le programme de réduction du cash-cost ».