"Des Calédoniens sur Albi ?" "Des Calédoniens sur Orléans ? On pourrait s'organiser un rassemblement en soutien à nos familles, je peux accueillir un barbecue afin d'échanger ensemble." "Des Calédoniens à la frontière suisse ?" Sur les groupes Facebook, les messages de Calédoniens à la recherche de soutien se multiplient. Dans toute la France, on cherche à se regrouper pour échanger, ou juste être ensemble.
Dimanche dernier, la Case Calédonienne de Montpellier, dernier foyer calédonien dans l'Hexagone, a organisé un rassemblement où tous les Calédoniens de l'Hérault et d'ailleurs, étaient conviés. "Tout le monde était le bienvenu peu importe l'avis politique, pour retrouver un temps de convivialité et un petit bout de pays", détaille Lydia Galuola, présidente de l'association.
Soulager un "trop-plein d'émotions"
Une soixantaine de personnes se sont retrouvées au foyer, en pleine rénovation, pour jouer à la pétanque, au ukulélé et discuter. " On ne parlait pas tout le temps de ce qui se passe actuellement en Nouvelle-Calédonie, précise Lydia Galuola. C'était l'occasion de raconter des histoires plus joyeuses, comme des temps de pêche ou de bronzette sur la plage."
Ce moment hors du temps, où les Calédoniens ne regardent plus les vidéos angoissantes de leur famille reçues sur leur téléphone, répondait à une "attente psychologique et émotionnelle". Depuis le début des violences en Nouvelle-Calédonie, Lydia reçoit de nombreux messages et d'appel de Calédoniens dans l'Hexagone qui ont besoin "de soulager leur trop-plein d'émotions".
Participer à la reconstruction du pays
À Reims, un groupe de jeunes Calédoniens a décidé de transformer leur sentiment d'impuissance en action. Depuis une semaine, l'association La Manne de l'Espoir organise des collectes de denrées dans toute la France, dans l'objectif de les acheminer en Nouvelle-Calédonie, lorsque l'aéroport sera de nouveau ouvert.
"C'est notre cœur calédonien qui a parlé", résume Nathanaëlle Lolokakala, présidente de l'association. Cet élan de solidarité est né de la motivation d'une dizaine de jeunes Calédoniens, déjà habitués à faire des maraudes à Reims. "Cela faisait un moment qu'on avait créé cette association, mais sans être réellement structuré", détaille la présidente. Face à l'urgence de la situation en Nouvelle-Calédonie, les jeunes décident de se lancer.
"On voulait vraiment aider, et participer à la reconstruction du pays", déclare-t-elle avec détermination. "Je me suis demandée si je devais rejoindre un parti politique, mais je n'y connais rien", assume Nathanaëlle. Elle s'engage alors dans le domaine qu'elle maîtrise le mieux : le social.
Une "solidarité exceptionnelle"
Très vite, leur initiative prend de l'ampleur. "Il y a des points de collecte dans 40 villes, souligne Erika, chargée du juridique et de l'administratrice dans l'association. On reçoit plus de 800 messages par jour de personnes qui veulent donner." Presque "dépassé" par les événements, l'association recrute des référents pour organiser les collectes dans tout le pays.
" Des gens nous contactent pour nous proposer de stocker les denrées dans leur garage, c'est vraiment une solidarité exceptionnelle."
Nathanaëlle Lolokakala, présidente de l'association La Manne de l'Espoir
Afin de coordonner les actions entre associations, la Case Calédonienne compte proposer, à la Manne de l'Espoir, le foyer comme lieu de stockage de denrées à Montpellier. Une convergence des actions, pour assurer à la Nouvelle-Calédonie tout leur soutien.