Soyons nombreux Samedi 24 à 10h bd Mandela à Cayenne pour dénoncer et refuser les violences sexistes et sexuelles perpétrées contre nos filles, nos mères, nos soeurs, nos amies, nos compagnes et contre toutes les filles et femmes anonymes qui exigent d'être respectées #NousToutes
— Gabriel Serville (@GabrielServille) 20 novembre 2018
En revanche, à La Réunion, le mouvement a été éclipsé par celui des gilets jaunes, comme le craignaient les militants. Les marches prévues ont été annulées en raison du conflit social qui agite l'île depuis une semaine.
La question se pose concrètement à #LaRéunion . Les marches prévues ce 24 novembre à Saint Louis et l'Hermitage sont annulées en raison de la situation sociale. #NousToutes https://t.co/wf6qyGXWUW
— LDH à la Réunion (@LDHReunion) 22 novembre 2018
Du témoignage à l'action
Dans la lignée des mouvements #MeToo et #Balancetonporc qui ont délié les langues sur les violences faites aux femmes, ce collectif souhaite "passer du témoignage à l'action". A la veille de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, c'est donc un véritable coup de gueule qui est passé. "[Il faut] des mesures ambitieuses et des moyens financiers suffisants pour que l'action publique mette la lutte contre les violences en top des priorités", écrit le collectif.
Il y a un an, Emmanuel Macron avait décrété l'égalité femmes/hommes "grande cause du quinquennat". Interrogée par l'AFP, Caroline de Haas, l'une des instigatrices des marches du 24 novembre, estime à 2 milliard d'euros le budget nécessaire pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes.
Selon les chiffres officiels, en 2016, 123 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-compagnon. Chaque année, près de 220 000 femmes subissent des violences. Plus de 250 femmes sont violées chaque jour et une sur trois a déjà été agressée sexuellement au travail.
Un fléau en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie
En synthétisant plusieurs analyses chiffrées, le Conseil économique, social et environnemental a déterminé dans un rapport remis en 2017 que les violences faites aux femmes étaient plus nombreuses Outre-mer que dans l'hexagone. Si 2,3% des métropolitaines déclaraient avoir été victimes d'agression physique par leur (ex-)conjoint dans les 12 derniers mois, le chiffre montait à 17% pour la Polynésie et 19% pour la Nouvelle-Calédonie. Les femmes de ces deux territoires sont également huit fois plus victimes d'agressions sexuelles par leurs conjoints que dans l'hexagone.
En Polynésie, les associations se mobilisent, notamment à travers l'enseignement de gestes de self-défense.
Les explications de la rédaction de Polynésie la 1ère :
Enrayer la violence familiale aux Antilles
Selon cette même étude, La Réunion et la Martinique affichent en revanche des taux proches de celui de la métropole. Et du côté de la Guadeloupe, si les chiffres sont en baisse, ils restent tout de même inquiétants : depuis début 2018, 1326 femmes ont été victimes de violences physiques et 8 femmes ont subi une tentative d'homicide.
Les autorités continuent donc le travail de sensibilisation, grâce notamment à des réunions pour aider les couples à gérer les conflits :
- Vous pouvez contacter les numéros d'urgence habituels : 15 (SAMU), 17 (police), 112 (urgence UE), 18 (pompiers) et 114 (urgences pour les personnes sourdes et malentendantes)
- Il existe aussi un numéro gratuit et anonyme, accessible 7j/7 et valable dans tout le territoire français, y compris outre-mer : le 3919
- Il existe près de chez vous des associations qui peuvent vous aider : consultez la liste complète
- Consultez les conseils pour réagir si vous êtes témoin d'une agression