Entre 2007 et 2014, le nombre des naissances était "assez stable" (autour de 7.000 naissances par an), mais il croît depuis 2015, une "surprise" pour le chef du service régional de l'Insee Jamel Mekkaoui, qui, lors d'une conférence de presse à Mamoudzou, a noté que "des changements de cette nature sont assez rares".
Quatre enfants sur dix nés de parents étrangers "On n'a pas vraiment d'explication", admet-il, évoquant toutefois une possible corrélation avec l'augmentation de la proportion de mères étrangères - Mayotte subissant une forte pression migratoire des îles voisines des Comores.
En 2017, trois quarts des mères sont de nationalité étrangère, en majorité des Comoriennes (69%) et 4 enfants sur 10 sont nés de parents étrangers. La moitié des pères sont français, l'autre moitié essentiellement comoriens. "Il y a une forte mixité par rapport à la nationalité", constate Jamel Mekkaoui qui détaille: 19% des enfants sont nés d'une mère et d'un père français, des "cas minoritaire" qui concernent donc un enfant sur cinq, 39% d'un couple mixte et 42% d'un père et d'une mère étrangers.
470 enfants sont nés de mères mineures
Ce sont ces derniers enfants qui pourraient être concernés par l'adaptation des conditions d'acquisition de la nationalité française par le droit du sol à Mayotte, validée par le Conseil constitutionnel en septembre dans le cadre de la loi Asile et immigration. L'amendement prévoit que pour les enfants nés à Mayotte, un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois.
Au total, la majorité des enfants ont au moins un parent français (58%), une proportion qui tend à baisser puisqu'en 2014, ils étaient 72% dans ce cas de figure. Autre caractéristique des naissances à Mayotte en 2017: 470 enfants sont nés de mères mineures, avec 120 mères âgées de 15 ans ou moins, les plus jeunes ayant 12 ans. Ainsi, une mère sur 20 à Mayotte est mineure, ce qui représente 5% des naissances contre 2% à La Réunion et 0,4% en métropole.
En outre, près de 400 accouchements se sont produits hors d'une maternité soit 3,8% des cas contre 0,5% en métropole, "un chiffre assez notable", et 150 d'entre eux sans assistance.