Les nouveaux défis du réalisateur de clips guadeloupéen James Cam'Rhum face à la pandémie

James Cam'Rhum
Avec la crise sanitaire, le réalisateur de clips James Cam’Rhum, réputé dans le milieu du rap, a vu ses projets tomber à l'eau les uns après les autres. S’il veut reprendre le chemin des tournages, le Guadeloupéen aux dizaines de millions de vues doit se renouveler.
Son dernier tournage de clip remonte à début février. C'était pour le rappeur Kofs, avec Kaaris en featuring. “Embourgeoisé” était en ligne le 14 février.

Depuis, James Cam’Rhum, Grégory Rodier de son vrai nom, est au chômage technique, dans la région de Mulhouse où il vit.
Et pour cause, avant même le début du confinement , le réalisateur antillais de 36 ans a vu tous ses tournages prévus être “annulés, reportés, supprimés”… Cinq projets sont ainsi tombés à l'eau depuis la fin du tournage avec l'équipe de Kofs. 
“C’étaient des titres qui devaient sortir à un certain moment, pas à un autre”, analyse le réalisateur guadeloupéen. Et puis, “beaucoup de clips devaient être tournés à l’étranger, il faut réécrire les synopsis pour éventuellement les tourner en France si on les fait toujours”.
 

Tournages en Martinique avortés

Dans la meilleure des configurations, le tournage est juste reporté, comme avec le chanteur de reggae martiniquais Yaniss Odua. “On devait partir en Martinique le 21 mars pour tourner deux clips, explique Cyrille Teranga, manager et producteur du chanteur, le confinement a commencé le 17 mars.” James Cam’Rhum et lui réfléchissent maintenant à la meilleure façon de rebondir, en retravaillant les synopsis en fonction des contraintes liées au coronavirus. Et cela se fera, le manager du chanteur est déterminé : “Je veux qu’on ait un clip pour cet été, il faut le tourner avant la fin du mois de juin."
 

Si James arrive à sortir un synopsis qui fonctionne, s’il trouve une bonne idée, ça va le faire.
-Cyrille Teranga, manager de Yaniss Odua


À charge pour le Guadeloupéen d’être ingénieux. L’objectif est simple : “s’adapter au coronavirus et travailler avec lui.”
 

Des équipes réduites pour les tournages

Pour ne pas être hors la loi, il y a des nouvelles règles à respecter. La plus contraignante : moins de dix personnes sur les tournages. Une gageure pour James dont le terrain de jeu est essentiellement le milieu du rap. Et autour des rappeurs gravitent beaucoup, beaucoup de gens…

Exemple avec le clip “Santé et Bonheur” de Kofs : “on était plus de trente derrière la caméra;  il y a tout le staff, les copains des figurants… il y a toujours quelqu’un qui va ramener quelqu’un”, sourit James.
 
Voilà pourquoi “c’est difficile de faire un clip en réunissant moins de 10 personnes, ça impacte le business… si on a un synopsis dans une boîte de nuit avec du monde, on ne va pas pouvoir le faire.” Il faut donc imaginer de nouvelles mises en images, trouver des parades.
 

L’artiste solo

Une des possibilités est de mettre l’artiste seul en scène dans son clip. Ce qui demande un travail de réécriture. Un exercice que le Mulhousien connaît déjà : c’est un freestyle de Siboy qui avait contribué à booster sa carrière fin 2014. Booba l’avait partagé, les vues avaient explosé.
 
Depuis les ténors de la scène urbaine ont même pris l’habitude de se déplacer jusqu’en Alsace pour tourner sous la direction du trentenaire originaire du Lamentin. Damso, Niska, Dadju et plus récemment la Martiniquaise Meryl… voilà une liste non exhaustive des artistes qui ont travaillé avec l’Antillais.
 
 

Le dessin animé

Dernière possibilité : faire appel à des graphistes pour réaliser un clip animé. Cette solution, James Cam’Rhum l’étudie sérieusement et assure avoir des contacts qui pourraient travailler avec lui.
Le réalisateur a eu cette idée pendant le confinement. Il a même démarché certaines maisons de disque. "J’ai pensé à un truc en mode Mario Bros… ça peut être une échappatoire." 
Sur la toile, James Cam'Rhum a déjà repéré des vidéos qui peuvent être une source d'inspiration, à l'image de ce clip du rappeur RK :