La Nouvelle-Calédonie s'installe dans une croissance molle

La Nouvelle-Calédonie a enregistré un faible niveau de croissance en 2018 (0,6%), sans perspective de rebond cette année, a indiqué mercredi l'organisme des Comptes économiques rapides de l'outre-mer (Cerom).  
"Un régime de croissance ralentie s'installe" dans l'archipel, dont le nickel et les transferts publics sont les poumons économiques, a ajouté le Cerom, qui regroupe l'institut local de la statistique (Isee), l'Agence française pour le développement (AFD) et l'Institut d'émission d'outre-mer (IEOM).
 

Ce taux de 0,6% fait suite à un niveau en 2017 déjà assez faible de 1,1%, alors que la moyenne entre 2005 et 2015 dépassait les 3%
Olivier Fagnot, directeur de l'Isee    


L'atonie de la consommation des ménages (+0,8%) est le principal frein de la croissance, tandis que l'investissement est en léger rebond pour la première fois en sept ans, en raison d'achat de matériels pour la transition énergétique et dans le secteur minier.
 

Les cours du nickel très volatils 

L'emploi salarié poursuit son érosion entamée en 2015 (-O,3%), et la revalorisation du salaire minimum de 0,8% se révèle inférieure à la hausse des prix de 1,3% en 2018.  Bien qu'ils connaissent une embellie depuis quelques mois, les cours du nickel demeurent très volatils dans un contexte international incertain, a également indiqué le Cerom.        

Cette morosité reflète "l'attentisme" qui règne dans la population en Nouvelle-Calédonie en raison du processus de décolonisation en cours. 
 

Incertitude institutionnelle 

Un référendum sur l'indépendance a eu lieu le 4 novembre 2018, remporté à 56,7% par les pro-français. Ainsi que le prévoit le statut de l'accord de Nouméa (1998)), un deuxième référendum aura lieu en 2020, le 30 août ou le 6 septembre, puis une troisième consultation pourra encore être organisée d'ici 2022.       

"La même incertitude institutionnelle prévaut en 2019, on est dans la continuité d'un contexte peu favorable pour les opérateurs économiques", a indiqué Yann Caron, directeur de l'IEOM-NC.       
    
Les analyses économiques des premiers trimestres de l'année font en effet état d'un repli de la production et des exportations métallurgiques de nickel, d'un creusement du déficit commercial et d'une consommation des ménages toujours en berne.