Nouvelle nuit de chaos en Martinique : violences, pillages et barrages malgré le couvre-feu

Barrage en cours à Case-Pilote.
La Martinique a vécu une nouvelle nuit de chaos, marquée par des pillages, des incendies et des actes de violence. Dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 octobre, malgré l'instauration du couvre-feu et l'interdiction des rassemblements sur l'ensemble du territoire, des groupes d'individus ont circulé à moto et en voiture, tandis que d'autres érigeaient des barrages à des points stratégiques.

La situation reste tendue en Martinique. Après l'envahissement de la piste de l'aéroport de Fort-de-France, jeudi 10 octobre dans l'après-midi, les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants se sont poursuivis à distance.

S'appuyant sur des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, les manifestants ont maintenu leur présence pendant plusieurs heures aux abords de l'aéroport du Lamentin. En raison de ces perturbations, 1 100 passagers de trois compagnies aériennes ont été redirigés vers la Guadeloupe, où ils ont été pris en charge en attendant la réouverture de l'aéroport Aimé-Césaire. Malgré des tirs de gaz lacrymogène, les manifestants sont restés sur la zone aéroportuaire.

Non-respect du couvre-feu ?

Dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 octobre, malgré l'instauration du couvre-feu et l'interdiction des rassemblements sur l'ensemble du territoire, certaines routes sont fréquentées. 

Des barrages sur l'autoroute A1.

Les destructions de biens se sont poursuivies ces dernières heures.

La zone des véhicules de location de Jumbo Car a été prise pour cible en début de soirée. Des incendies ont ravagé les installations des concessionnaires Citroën et de Centre Auto au Lamentin.

En deux jours, environ 400 véhicules ont été brûlés, principalement sur un immense parking de l'hydrobase à Fort-de-France et ceux qui sont partis en fumée cette nuit.

Des barrages ont été érigés un peu partout en Martinique.

Toujours cette nuit (jeudi 10 au vendredi 11 octobre), des barrages nocturnes ont été érigés en plusieurs points stratégiques de l’île, notamment à Bellefontaine, Case-Pilote, Fond Lahaye à Schoelcher, Rivière-Salée, Trois-Îlets, Saint-Joseph, Les Côteaux à Sainte-Luce, Saint-Esprit, au Vauclin.

Éducation, santé...

Devant cette situation sur tout le territoire, routes bloquées ou barrées, le rectorat de Martinique a annoncé la fermeture des établissements scolaires pour la deuxième journée consécutive ce vendredi.

Le CHU de la Martinique a déclenché un "plan blanc" dès le 10 octobre, entraînant la déprogrammation de certaines interventions chirurgicales et consultations. Néanmoins, une attention particulière est accordée aux urgences et aux actes liés à la cancérologie. Les rendez-vous annulés seront reprogrammés dès que possible. De plus, les pharmacies de l’île ont déclaré qu’elles ne pouvaient plus assurer le service d’urgence.

Le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, a fermement condamné les violences survenues dans la nuit de mercredi et a appelé à la responsabilité et à l’apaisement. Dans un communiqué, il exhorte les citoyens à éviter toute escalade de violence et à privilégier le dialogue.

La Table Ronde sur la vie chère à la Collectivité Territoriale de Martinique le jeudi 10 octobre.

Protocole d'accord ?

Pendant ce temps, la cinquième table ronde sur la vie chère se poursuit au sein de la collectivité territoriale de Martinique (CTM) avec différents acteurs. Tous les participants se sont engagés à une démarche de négociation collective pour trouver des solutions concrètes, durables et structurelles à ce problème. Après dix heures de discussions, les parties ont décidé de se réunir à nouveau ce vendredi 11 octobre, avec l'objectif de conclure rapidement un protocole d’accord.