Trois mois après l'ouragan Irma, des sinistrés saint-Martinois ont choisi de s'installer à Angers et Saumur. Ils sont nés ailleurs mais leurs enfants sont Français, natifs de la friendly island. Une association a mis des appartements à leur disposition et les accompagne dans leurs démarches.
"Bienvenue chez moi !" Trois semaines que Sonia et sa fille ont emménagé à Saumur. Noémie, 14 ans, va au collège à pied et y retrouve quatre autres jeunes venus de Saint-Martin, dont une qui est dans sa classe : "Pendant la récréation on se rejoint et pendant les cours on s'assoit côte à côte." L'appartement compte deux chambres, et Sonia a décidé d'en créer une troisième dans une partie du salon. Ainsi sa grande fille de 19 ans, Estéphania, qui poursuit ses études en région parisienne, pourra leur rendre visite.
Trois lits, deux tables, un frigo et une gazinière : l'ameublement est sommaire mais Sonia s'y sent bien. "Quand on est arrivées dans cet appartement génial j'étais contente", raconte celle qui habitait quartier Bellevue, au Marigot. Avec les autres familles installées à proximité, elles se regroupent pour se rendre dans les associations. "Ils nous donnent à manger, des pâtes, du poulet, un peu de tout... Du linge aussi. Des fois c'est pas évident de trouver nos tailles ! La vie n'est pas facile mais je n'ai pas honte car il faut manger, il faut boire, et je dois nourrir ma fille."
67 personnes sont encore à Coye-la-forêt, au Domaine des trois châteaux, et doivent quitter les lieux avant le 31 décembre. Ils ont reçu des propositions de logement. Enfin la trentaine de personnes seules a été orientée vers des centres d'hébergement et de réinsertion sociale gérés par l'association.
France horizon accompagnera ces Saint-Martinois au moins jusqu’en juin. C’est le moment où ils pourront signer les baux de leurs appartements, loués pour l’instant par l’association.
Trois lits, deux tables, un frigo et une gazinière : l'ameublement est sommaire mais Sonia s'y sent bien. "Quand on est arrivées dans cet appartement génial j'étais contente", raconte celle qui habitait quartier Bellevue, au Marigot. Avec les autres familles installées à proximité, elles se regroupent pour se rendre dans les associations. "Ils nous donnent à manger, des pâtes, du poulet, un peu de tout... Du linge aussi. Des fois c'est pas évident de trouver nos tailles ! La vie n'est pas facile mais je n'ai pas honte car il faut manger, il faut boire, et je dois nourrir ma fille."
Différents cas de figure
Sur les 1700 Saint-Martinois qui ont fait le choix de rejoindre l'Hexagone, 180 ont été pris en charge par France horizon, mandatée par le ministère de la Cohésion des territoires pour leur accompagnement. D’abord logés dans des hôtels, les familles ont ensuite été orientées en octobre vers un hébergement collectif dans l’Oise. Là, on leur a proposé de partir vers la région Pays de la Loire pour entamer une nouvelle vie. 87 réfugiés ont pu poser leurs rares effets personnels dans des logements sociaux adaptés à leur situation familiale. Les enfants ont été scolarisés, reste un lycéen au moins qui fera sa rentrée en janvier.67 personnes sont encore à Coye-la-forêt, au Domaine des trois châteaux, et doivent quitter les lieux avant le 31 décembre. Ils ont reçu des propositions de logement. Enfin la trentaine de personnes seules a été orientée vers des centres d'hébergement et de réinsertion sociale gérés par l'association.
Barrière de la langue
Chez les Barry, même soulagement. Aracelis, originaire de République Dominicaine, s'est installée dans un appartement avec son mari et son fils. Sa fille, en ménage avec deux enfants, a son propre toit. Valentina a accouché une semaine avant Irma. Son petit garçon de cinq ans va à l'école : il apprend le Français et est suivi par un orthophoniste. "La ville d'Angers est très jolie. Le traumatisme vécu à Saint-Martin s'estompe du fait de retrouver une qualité de vie. Je souhaite rester ici pour mes enfants." Aracelis, elle, s'inquiète des problèmes de santé de son mari, mais elle a "arrêté de pleurer tous les jours. Après le cyclone je ne pensais pas que les choses allaient se résoudre aussi facilement... Parce que c'est un redémarrage, une nouvelle vie. Je suis Dominicaine mais mon cœur commence à tendre vers la France, vu tout ce que l'on fait pour nous. " Elle voudrait apprendre notre langue pour pouvoir travailler.Recréer le cocon familial
Reprendre une activité : c'est l'idée de Sonia également. A 50 ans, cette Haïtienne attend de bénéficier du chômage partiel. Employée d'un restaurant de Grand-case, elle souhaiterait devenir auxiliaire de vie ou assistante maternelle. Pour son mari Bruno, qui donnait des cours de soutien scolaire, il faudra certainement un peu de temps. Il vit à Saint-Martin dans un bureau depuis trois mois, et doit les rejoindre le 24 décembre. Un beau cadeau de Noël pour Sonia et Noémie, qui attend son père avec impatience. "J'ai fait le choix de m'envoler comme un oiseau, raconte Sonia. Maintenant que tout va bien pour moi, il peut faire le voyage et reprendre des forces." Elle veille aussi sur sa petite, avec l'aide de psychologues. Retrouver une intimité, reconstruire un nid devrait aider cette famille à avancer après le traumatisme. Noémie espère quand même "retourner à Saint-Martin pour les grandes vacances."Vers un retour à l'autonomie
"Une grande partie de ces familles est autonome, mais il subsiste des problèmes administratifs", explique Conception Mousseau-Fernandez, la directrice régionale de France horizon. "On rencontre des difficultés avec des employeurs qui leurs disent "on va reconstruire l'entreprise, et vous reviendrez dans huit, dix mois, un an", mais pendant ce temps là comment vont vivre les familles si on ne fait pas d'attestation pour Pôle emploi ?" L'association suit le dossier. "Pour les personnes qui percevaient le RSA, la continuité s'est faite."France horizon accompagnera ces Saint-Martinois au moins jusqu’en juin. C’est le moment où ils pourront signer les baux de leurs appartements, loués pour l’instant par l’association.