Logés depuis des semaines dans des hôtels de la région parisienne, 166 rapatriés Saint-Martinois se sont vus proposer une solution provisoire ce vendredi. Ils pourront emménager dans des châteaux aménagés en internat scolaire, dans une commune de l'Oise, à 35 km au nord de Paris.
Des châteaux entourés de 30 hectares de bois et de jardins, à 200 m du centre de la petite commune de Coye-la-forêt : c'est la description du Domaine des trois châteaux qui s'apprêtent à recevoir les réfugiés volontaires. Des sinistrés éprouvés par le passage d'Irma, le voyage jusqu'à Paris, et l'attente interminable dans des hôtels avec vue sur les pistes d'Orly. Jusqu'à en perdre la santé comme le raconte Sonia : "Heureusement un médecin est passé (Ndlr : qui venait elle aussi de Saint-Martin) et m'a fait une ordonnance. J'étais vraiment stressée, j'avais mal à l'estomac, à la tête, au coccyx... Je suis contente de quitter l'hôtel et surtout de savoir que mes deux enfants iront bientôt à l'école, mais on ne nous a rien dit pour la suite. Mon objectif, c'est de trouver ma maison, évoluer, faire une formation dans le domaine de la petite enfance."
Reste à gérer les cas particuliers pour l'association France Horizon - qui accompagne ces réfugiés climatiques -, comme celui de Creda. Celle qui travaillait dans la restauration dans la Friendly island aimerait ne pas trop s'éloigner de ses connaissances dans le Val d'Oise et le Val de Marne. "Ce qui m'inquiète aujourd'hui, c'est la prise en charge de mon fils qui est très malade et a été diagnostiqué handicapé mental. Je ne veux pas trop m'éloigner de ceux que je connais et qui peuvent m'aider à l'emmener à l'hôpital. Je préfèrerais rester près de Paris." Avec 40 minutes de route sans embouteillage pour rejoindre la capitale, l'option châtelaine ne semble pas très adaptée aux préoccupations de Creda.
Hébergement collectif
Dans l'Oise, il y aura le choix entre des chambres individuelles et des dortoirs, mais tous se retrouveront aux réfectoires. Une vie en groupe qui commence à angoisser Schubert. C'est un des rares hommes à avoir été rapatrié avec sa femme et ses trois enfants. "On a décidé de venir ici, car il y a toujours des catastrophes naturelles dans la Caraïbe. On va essayer de s'adapter. On aurait préféré avoir chacun notre logement, car on vient tous de Saint-Martin, mais ce n'est pas une raison pour tous nous regrouper !" Sûr que ceux là ne se quitteront plus pendant plusieurs mois. Leur progéniture sera même scolarisée au sein de l'établissement confirme le maire sans étiquette de Coye-la-forêt, François Deshayes : "L'inspecteur d'académie va remettre à disposition des enseignants pour l'école primaire sur place. Je crois savoir qu'il y aurait 90 enfants environ."Élans de Solidarité
Pour les plus grands en collège et lycée, ils seront répartis dans ceux des alentours, à Lamorlaye (3 km) et Chantilly (7 km), en fonction des places et des bus. Yves, 17 ans, le fils de Yvonise, va enfin pourvoir entamer sa terminale ES. "Je suis très heureuse, avoue cette dernière. Nous étions impatients d'entendre cette nouvelle. On va pouvoir avoir une adresse, faire des démarches, reprendre les cours ! On attend de partir maintenant." Il va falloir s'armer d'un peu de patience, car selon le maire, les arrivées sont prévues vendredi prochain (le 13 octobre). "Ça commence à se savoir dans le village, explique François Deshayes. Et des personnes se sont déjà manifestées pour aider. On attend d'en savoir plus sur les besoins des Saint-Martinois en terme de vêtements chauds et de matériel scolaire notamment."Reste à gérer les cas particuliers pour l'association France Horizon - qui accompagne ces réfugiés climatiques -, comme celui de Creda. Celle qui travaillait dans la restauration dans la Friendly island aimerait ne pas trop s'éloigner de ses connaissances dans le Val d'Oise et le Val de Marne. "Ce qui m'inquiète aujourd'hui, c'est la prise en charge de mon fils qui est très malade et a été diagnostiqué handicapé mental. Je ne veux pas trop m'éloigner de ceux que je connais et qui peuvent m'aider à l'emmener à l'hôpital. Je préfèrerais rester près de Paris." Avec 40 minutes de route sans embouteillage pour rejoindre la capitale, l'option châtelaine ne semble pas très adaptée aux préoccupations de Creda.