Nouvelle-Calédonie : l'Etat va lancer un audit de la décolonisation

Vue de Nouméa en juillet 2022.
L'Etat va organiser un audit de la décolonisation en Nouvelle-Calédonie dans le cadre des discussions sur l'avenir institutionnel de l'archipel, après trois référendums qui ont rejeté l'indépendance, a-t-on appris auprès du haut-commissariat de la République.

"Cet audit va consister à faire un point de situation sur les avancées de la Nouvelle-Calédonie au regard des grands textes des Nations-Unies en matière de décolonisation (...) après 30 ans de dialogue politique et de passage par différents statuts", a déclaré à l'AFP Rémi Bastille, secrétaire général du  haut-commissariat.


Un groupe de travail, réunissant les différentes sensibilités du Congrès de la Nouvelle-Calédonie (assemblée délibérante), doit acter vendredi le cahier des charges de cet audit, avant le lancement d'un appel d'offres par le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer.


"Quand on parle de décolonisation, la seule référence pour nous, ce sont les textes des Nations-Unies et le droit international puisque la Nouvelle-Calédonie est depuis 1986 inscrite sur la liste des pays à décoloniser de l'ONU", a dit à l'AFP Roch Wamytan, le président indépendantiste du Congrès. La demande initiale de cet audit avait été faite il y a plusieurs années par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS).

Cinq critères étudiés

L'accès aux responsabilités des populations locales, les inégalités sociales, la répartition des richesses, l'immigration ou l'accompagnement vers l'indépendance figurent au rang des critères qui seront examinés.
"Cet audit va servir à alimenter les discussions sur l'avenir institutionnel", a également indiqué M. Bastille alors que "l'aboutissement du processus référendaire ne signifie pas l'aboutissement du processus de décolonisation".
Un bilan de l'accord de Nouméa (1998), plus axé sur l'efficacité et la pertinence des politiques publiques, va également être mené.


Trois référendums sur l'indépendance ont eu lieu en 2018, 2020 et 2021, au terme de cet accord qui organise l'émancipation par étapes de l'archipel, et ont chaque fois conduit au refus de l'indépendance.
Les trois partenaires - Etat, loyalistes et indépendantistes - doivent désormais négocier un nouveau statut politique pour la Nouvelle-Calédonie.