Plans de sauvegarde de la Nouvelle-Calédonie : "Il n’y a pas de concurrence entre les élus", assure Virginie Ruffenach, du Rassemblement

Virginie Ruffenach, invitée du dimanche ©NC la 1ère
La vice-présidente du Rassemblement, et du Congrès, faisait partie de la délégation transpartisane qui est allée plaider à Paris la cause de la Nouvelle-Calédonie, et d’un plan quinquennal à hauteur de 500 milliards de francs CFP destiné à la reconstruire. Virginie Ruffenach était l’invitée politique de NC la 1ère, dimanche 13 octobre, quelques jours avant la visite du Premier ministre.

“La Calédonie se meurt à petit feu.” Virginie Ruffenach insiste sur l'urgence qui a conduit à Paris une délégation interinstitutionnelle. Invitée du dimanche 13 octobre au journal télévisé de NC la 1ère, la présidente du groupe Rassemblement au Congrès est revenue sur cette mission qui se voulait "transpartisane" - hors Uni et Loyalistes.

C’était important que nous allions porter une voix, pour une fois, un peu commune, sur la nécessité de retour à l’ordre public complet, le retour à la table des discussions (…) et enfin, ce plan quinquennal d’aide très conséquente.

Virginie Ruffenach, Rassemblement

Un plan quinquennal à 500 milliards

Initié par Calédonie ensemble, adopté au boulevard Vauban le 28 août, il est destiné à reconstruire, en sollicitant de l’Etat 500 milliards de francs CFP sur cinq ans.

Le rappel de Stéphanie Chenais.

©nouvellecaledonie

Un plan S2R du gouvernement

Reste que le gouvernement calédonien porte un autre plan, celui qu’on a appelé le S2R. Présenté ce lundi au Congrès, il doit être discuté avec le ministre des Outre-mer lors de sa visite, du 16 au 18 octobre. Selon le haut-commissaire Louis Le Franc, c’est celui-là qui donnera les grandes lignes de la reconstruction et aura l’appui de l’État. Quid du plan quinquennal ?

"Pas de concurrence en situation de chaos"

"Il n’y a pas de concurrence entre les élus de la Nouvelle-Calédonie, rétorque la première vice-présidente du Congrès. Quand on est dans une situation de chaos, on ne se fait pas de concurrence et ce n’est pas du tout le cas avec le gouvernement. Il a un rôle, celui de réformer la Calédonie (…) Nous avons attendu ce plan et nous sommes heureux qu’enfin, il arrive sur le bureau du Congrès. Néanmoins, nous considérions que, puisque la loi de finances est en cours de vote, puisque le Premier ministre devait faire sa déclaration de politique générale, il était important pour nous d’aller à Paris avec le plan quinquennal."

"L’État aussi a une responsabilité"

“Le plan a été extrêmement bien considéré, assure l’invitée du JT. Tous les groupes parlementaires, de l’Assemblée et du Sénat, nous ont clairement dit qu’ils voulaient aider la Calédonie et dans le détail, il faut regarder comment cela va se faire.” L’une des difficultés étant le contexte politico-économique. “Il est certain que, quand nous étions face aux parlementaires, ils nous disaient (…) : ‘On doit faire des efforts partout dans nos territoires. Vous venez nous demander de l’argent. Et pourtant, il y a toujours une revendication d’indépendance. Pourquoi on devrait mettre un budget important de notre Nation ?’" À quoi Virginie Ruffenach répond : "Il y a une responsabilité, de ceux qui ont commis les exactions, mais l’État aussi a une responsabilité, son rôle était de protéger les Calédoniens."

"Le temps donné permet de retravailler” 

Très attachée au dégel, elle se fend d’une précision : “On a dit que ce nouveau gouvernement voulait revenir sur la recomposition nécessaire du corps électoral. Ça n’est pas le cas.” Quant au report des provinciales, c’est “une chose très salutaire. Comment voulez-vous qu’avec un couvre-feu, on fasse des élections ?” Pour la vice-présidente du Rassemblement, “le temps donné permet de retravailler".

C’est notre responsabilité d’élus politiques, toutes tendances confondues, de se mettre autour de la table et d’essayer de construire un accord global. Avec l’ensemble des sujets, dont fait partie l’indispensable recomposition du corps électoral.

Virginie Ruffenach

"Une phase s'ouvre"

À quand la reprise des discussions ? “Nous avons une phase qui s’ouvre, considère-t-elle, avec la venue du ministre des Outre-mer, et une seconde mission, de concertation et de dialogue, du président du Sénat et du président de l’Assemblée nationale. Deux personnalités très importantes de l’appareil d’État. Tout ça est là pour dresser la table des discussions.” Une autre question se pose, dans le contexte des émeutes calédoniennes et de la crise actuelle : celle des interlocuteurs qui vont accepter de se parler.

"Discuter avec ceux légitimement élus"

“On considère qu’on doit discuter avec ceux qui sont légitimement élus”, répond la non indépendantiste Virginie Ruffenach. “Si, après 84, quand il y a eu les Evénements, on n’avait pas dû discuter avec telle ou telle tendance parce qu’elle était la plus radicale, comment on aurait trouvé une solution ? On ne discute pas avec ceux qui sont traduits devant la justice et qui doivent répondre de leurs actes (…) Mais les responsables politiques qui ont été élus ont un mandat, et ce sont nos interlocuteurs”.