Rentrée plutôt pluvieuse ! Et rentrée échelonnée, tout le monde n'a pas repris dès le premier jour.
Des vacances rallongées par la pluie…
Mais à certains endroits, elle a été repoussée. À Hienghène, le ramassage scolaire a été annulé pour dimanche 11 et lundi 12 février à cause de la mauvaise météo. Le collège public Paï-Kaleone a donc décalé sa rentrée au mercredi, avant de se raviser : accueil des internes lundi à partir de 13 heures et retour au collège mardi à 7h20. À Ponérihouen, la mairie a décidé un report d'une semaine, jusqu'au lundi 19 février. Elle invoque les risques sur la qualité de l'eau après les fortes pluies.
…ou des problèmes logistiques
À Lifou, le collège de Havila a pris cette décision par manque de trésorerie : des fonds ne sont pas arrivés à temps. D'où un retard dans les fournitures et surtout le non-approvisionnement de la cantine. Elle sert aussi de cuisine centrale pour des demi-pensionnaires en primaire. Mais eux devaient reprendre dès la première semaine.
Un grand changement dans l'enseignement protestant
Le problème rencontré par Havila, mais aussi Baganda et Taremen est lié à l'un des principaux changements de cette rentrée : la disparition de l'Asee en tant que telle. L'Alliance scolaire de l'Eglise évangélique a été placée en liquidation et pour permettre à ses établissements de lui survivre, chacun des sites a dû se constituer en nouvelle structure. Le réseau unique est remplacé par huit entités :
- Association Havila alliance scolaire ;
- Association Hnaizianu alliance scolaire, aussi à Lifou ;
- Association éducative de l’établissement Eben Eza, à Ouvéa ;
- Association scolaire de l’enseignement protestant Maré : Hnaran-Taremen ;
- Association Communauté des alliances scolaires et éducatives de Bwakhadra, à Kaala-Gomen ;
- Association collège du Nord Boaouva Kaleba, à Poum ;
- Association établissement scolaire protestant Do Kamo, à Nouméa.
Un financement du privé réorganisé
Au-delà de l'Asee, tout le privé confessionnel était confronté l'an dernier à une grande difficulté financière et budgétaire. Au point de pousser dans la rue la grande famille de la DDEC, le 12 mai. Or, il scolarise un jeune Calédonien sur quatre. "On avait une appréhension particulière pour cette rentrée, c’était la situation de l’enseignement privé", a reconnu Isabelle Champmoreau, ce dimanche au JT. "On a beaucoup travaillé l’année dernière, avec une délibération qui a réorganisé les financements." Une délibération-cadre adoptée au Congrès en novembre.
À noter qu'après douze ans, la directrice diocésaine de l'école catholique vit sa dernière rentrée. Karen Cazeaux l'a dit la semaine dernière à la radio RRB. Elle a aussi mentionné que 12 500 élèves étaient estimés cette année, environ 200 de moins.
Une tendance globale à la baisse
Public et privé confondus, 63 495 élèves ont été annoncés pour cette rentrée. Environ 32 500 dans le premier degré et 30 500 dans le secondaire. Le nombre d'inscrits devait être, comme tous les ans, "consolidé" dans quelques jours. Les chiffres transmis en attendant montrent un certain maintien dans les collèges voire les lycées, et une diminution plus forte dans le primaire. La population scolaire qui s'érode, c'est une tendance globale de ces dernières années, dont on sait qu'elle va continuer. Elle est mise en corrélation avec l'évolution démographique du Caillou (baisse de la natalité, vieillissement), les départs de Calédonie et le déficit migratoire.
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À Rivière-Salée, l'école Arsapin a fermé
S'ajoutent des déplacements à l'intérieur du pays : si la baisse affecte fortement Nouméa, c'est lié à l'installation de nombreuses familles dans les villes voisines de Dumbéa et Païta. La principale ville du pays perd toujours des élèves dans le primaire, au rythme d'au moins 200 dans le public. Alors, elle réorganise le maillage des écoles. Comme cela se profilait, Marguerite-Arsapin a disparu du paysage scolaire en fin d'année dernière. Peu facile d'accès, située dans le quartier plutôt vieillissant de Rivière-Salée, elle ne conservait que quelques classes et environ 70 inscrits.
À Magenta, Boletti devient maternelle
En revanche, à Magenta, les écoliers ont été répartis de façon à équilibrer les établissements. Près du stade Numa-Daly, Christine-Boletti déclinait. Eh bien, elle vient de se transformer en maternelle. Dans cette zone, la réticence est d'autant plus grande à fermer les écoles que des logements sont livrés ou se profilent (ancienne fac de Magenta, colline Guégan, vallée de Sakamoto). Cette année, Nouméa annonce 7 740 enfants dans ses 46 maternelles et élémentaires publiques.
Une première pour les petits autistes au Mont-Dore
L’Institut spécialisé autisme situé à Robinson, va ouvrir une classe en maternelle qui doit accueillir huit enfants atteints de troubles de l’autisme. Cette toute première "UEMA" (unité d’enseignement maternelle autisme) se trouvera au groupe scolaire Jacques-Clavel, proche de l'Isa. Rentrée le lundi 26 février, les enseignants étant en formation pendant deux semaines. Plus largement, le Mont-Dore maintient son nombre d'écoliers puisque la mairie estime les effectifs à 2 662.
Serge-Laigle passe bilingue
Sur toute la province Sud, le primaire public est estimé cette rentrée à 18 473 élèves. C'est une baisse marquée. Parmi les 92 écoles, Serge-Laigle, à Tina, a été retenue pour devenir cette année le dixième établissement bilingue français - anglais. Pour former les équipes de ces écoles, seize enseignants doivent partir en immersion en Australie, à Melbourne.
Des classes ouvrent à Dumbéa
"Dumbéa et Païta sont encore des zones assez dynamiques, par rapport à une stagnation sur le Mont-Dore et une baisse assez conséquente sur Nouméa", résume Isabelle Champmoreau, membre du gouvernement en charge du gouvernement. Dumbéa ne se sent plus tenue de construire de nouvelles écoles, pour le moment. Mais avec 4 700 enfants attendus, contre 4 631 décomptés en avril 2023, elle ouvre des classes (trois, à l'école Victorien-Bardou de Koutio, à celle de Dumbéa-sur-Mer et à Delacharlerie-Rolly située à Apogoti). Une section de petits ferme à Jacarandas, quartier vaste mais vieillissant.
James-Cook déménage sa "highschool"
Barreaudage, climatisation… Les collectivités signalent de nombreux travaux menés pour cette rentrée, mais sans grande construction. Aucun collège public de livré, ni même de groupe scolaire, encore moins de lycée. Cela dit, il y a un changement visible dans le privé hors contrat. L'École internationale James-Cook, fondée en 2007, vient de déménager sa partie "highschool", qui se trouvait à Dumbéa, pour la réunir avec le primaire. Les collégiens et lycéens de l'EIJC étrennent des locaux neufs à Nouméa, vers la baie de l'Orphelinat. À Boulouparis, il faudra encore attendre un peu mais le collège tant espéré par son maire Pascal Vittori est désormais annoncé. "En 2026-2027", indique la municipalité.
Houaïlou, "territoire éducatif"
Le collège de Houaïlou, lui, devrait se trouver au cœur d'une expérimentation, de même que ses écoles de rattachement : la mise en œuvre d'un "territoire éducatif". L'idée, c'est de renforcer les prises en charge pédagogiques et éducatives des enfants et des jeunes, avant, pendant, autour et après le cadre scolaire. Un diagnostic partagé serait en cours.
C'est également à Waa Wi Lûû que se trouve le lycée agricole Do Neva, concerné par la mutation de l'Alliance scolaire. "Il faut qu’on soit en soutien renforcé", estime Pragash Eganadane, pour la direction du service de l'Etat de l'Agriculture, la forêt et l'environnement. "Cette année va être une année de challenge parce que le statut a changé."
L'ambition de la filière agricole…
L'enseignement agricole, qui décompte 453 élèves et stagiaires dans huit établissements, connaît "une très bonne rentrée au lycée Michel-Rocard" de Pouembout : résultats salués au bac, et augmentation des effectifs. Son exploitation est pressentie pour devenir un modèle, avec l’appui de la Chambre de l’agriculture et de la pêche. Des travaux de rénovation commencent cette année dans la partie historique de l'établissement.
…et l'idée d'un lycée dans le Sud
Par ailleurs, il est envisagé de créer un lycée agricole quelque part en province Sud, depuis la visite d'Emmanuel Macron en juillet 2023, à Moindou notamment. Rien d'acté. Le budget primitif de la Nouvelle-Calédonie prévoit une étude pour approfondir le projet, qui s'inscrirait dans un objectif d'autonomie alimentaire.
De la souplesse sur la tenue commune
Restons dans le Sud pour rappeler que la rentrée est placée sous le signe de la tolérance, concernant les tenues communes normalement obligatoires dans toutes les écoles publiques. Les nouveaux kits ne peuvent pas être fournis avant les vacances de Pâques, faute de prestataire. La province a repris le service en régie. Elle compte rouvrir les pré-commandes en ligne courant février. Dans l'intervalle, les élèves ne sont pas obligés de se plier à la règle.
Les JO, entre autres
Au calendrier de cette année, les Jeux Olympiques accueillis fin juillet - début août par la France. Un élan sportif va souffler dans les écoles. Semaine du sport scolaire du 4 au 8 mars. Semaine Olympique et paralympiques, du 25 au 29 mars. Journées Olympiques fin juin… Autres dates à retenir :
- du 19 au 23 février, Semaine du numérique éducatif.
- jusqu'au 14 mars, place à la création de dossier sur Parcoursup. 4 avril, date limite de confirmation des vœux.
- du 1er au 5 juillet, Semaine de la presse et des médias à l'école.
- en juillet, salon Sofip en province Nord, salon Seofip en province Îles et Salon des études supérieures à l’UNC (Nouméa et Baco).
- en septembre, Semaine des mathématiques et Semaine des langues.
- en octobre, Olympiades de la chimie.
- et le 7 novembre, Journée de lutte contre le harcèlement scolaire.