Un an après le référendum du 12 décembre 2021 : retour sur une année très politique

Bulletins du Oui et du Non à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie, pendant le référendum du 12 décembre 2021.
C’était il y a un an jour pour jour. Le 12 décembre 2021, les Calédoniens étaient appelés aux urnes pour le 3e référendum d’autodétermination. Un scrutin marqué par l’appel à la non-participation du camp indépendantiste, le sénat coutumier ayant décrété un an de deuil à cause de la pandémie de Covid. Après une campagne unilatérale, un résultat sans surprise : une écrasante victoire du Non (96,5%) avec une abstention de plus de 56%. Depuis, l’actualité politique a été très chargée et certains discours se sont durcis, sans qu’une feuille de route claire soit établie. Retour sur ces douze derniers mois.

Le 13 décembre, les Calédoniens se réveillent avec ce résultat prévisible et surtout beaucoup d’interrogations. Les loyalistes se félicitent de ce score historique, alors que les indépendantistes confirment leur volonté de contester ce scrutin devant la justice. Pour Roch Wamytan, président du Congrès, le référendum est "nul et non avenu au niveau politique".

Nomination de Sonia Backès

Les mois qui suivent sont très chargés politiquement. Réélection d’Emmanuel Macron à la présidence en avril, élections législatives en juin, les Calédoniens s’essoufflent, avec des taux de participation en berne. Début juillet, Sonia Backès, présidente de la province Sud, est nommée secrétaire d’état chargée de la citoyenneté. Là encore les réactions ne se font pas attendre. Fierté pour les uns, perte de la neutralité de l’état pour les autres, Sonia Backès assure qu’elle comprend les questionnements des indépendantistes, En octobre, elle déclare tout de même que si l’Etat refusait le dégel du corps électoral, elle quitterait ses fonctions de secrétaire d’Etat.

"Renouer les fils du dialogue"

Mi-septembre, Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer, effectue un séjour de quatre jours en Calédonie. Sa mission : "renouer les fils du dialogue". En partant, il annonce un "comité des partenaires" et l'accord des indépendantistes pour y participer. Finalement, la convention des partenaires se tiendra fin octobre à Paris, sans les indépendantistes. Début novembre, les ministres Darmanin et Carenco écartent l’idée d’un référendum de projet en 2023. 

En novembre, le Palika réaffirme sa ligne : l'indépendance avec partenariat. Du côté de l’Union Calédonienne le message est clair, "l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté doit se faire en 2025."

Sorties de route

Des prises de position franches avec quelques sorties de route. Début octobre, Daniel Goa, le président de l’UC, déclare que "sortir par une décision unilatérale du processus de décolonisation et de l’Accord de Nouméa aurait des conséquences irréversibles sur la paix dans ce pays." Des propos condamnés par le comité des Sages.

Plus récemment et concernant le projet de taxe minière, les Loyalistes ont accusé les indépendantistes de vouloir "dilapider cette manne dans le tonneau des danaïdes des dépenses de fonctionnement du gouvernement ou de la distribuer à des communes « amies » du membre en charge de la fiscalité."

Pas d’annonce majeure lors de la visite de Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur et des Outre-mer fin novembre. Un an après le dernier référendum, les Calédoniens sont toujours dans le flou.