Nouvelle-Calédonie : pas de référendum sur le futur cadre juridique mi-2023, annonce Jean-François Carenco

Le ministre délégué Jean-François Carenco en visite à la province des Îles lundi 12 septembre 2022.
Le ministre délégué chargé des Outre-mer affirme être sur le territoire pour "écouter tout le monde" et précise qu'il n'a "pas d'annonces à faire". Sa visite de cinq jours doit permettre une reprise du dialogue entre le gouvernement et les indépendantistes, rompu depuis le référendum sur l'indépendance de décembre dernier.

Lors de sa visite officielle en Nouvelle-Calédonie, le ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, a déclaré lundi qu'il n'y aurait pas de "référendum de projet" mi-2023 afin de valider un nouveau cadre juridique pour la Nouvelle-Calédonie. C'est pourtant ce qu'avait promis son prédécesseur, Sébastien Lecornu, après le troisième référendum sur l'autodétermination

"Non, il n'y aura pas de référendum de projet là (...) en juillet/septembre 2023", a déclaré M. Carenco, interrogé sur Caledonia, une chaîne locale. "On le fera quand on sera prêt", a-t-il précisé. "Je n’ai pas d’annonce à faire", explique le ministre, qui affirme être sur le territoire pour "écouter tout le monde".

Ça fait deux ans qu’on ne se parle plus, ce n’est pas comme ça qu’on avance.

Jean-François Carenco, ministre délégué chargé des Outre-mer.

L'ancien ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, avait promis un "référendum de projet" pour juin 2023, afin de valider un nouveau cadre juridique du territoire. Cependant, depuis le référendum remporté par les loyalistes fin 2021 mais rejeté par les indépendantistes, les discussions entre les signataires de l'accord de Nouméa sont au point mort.

Calendrier ambitieux et discussion au point mort

Le calendrier paraissait d'ailleurs difficile à tenir, les indépendantistes ayant décidé de ne pas se rendre au comité des signataires, instance de suivi de l'accord de Nouméa, souhaité par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin en septembre-octobre. Ils avaient également rappelé, à la veille de la visite de M. Carenco, qu'ils ne discuteraient que "sur la date de la pleine souveraineté et le droit à la décolonisation".

Un retour rapide des indépendantistes autour de la table des négociations semble d'autant plus compromis que le mouvement indépendantiste FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste) traverse actuellement une phase de turbulences, en raison d'un désaccord entre ses deux principales composantes, le Palika et l'Union calédonienne sur la place à accorder au parti communautaire l'Éveil océanien, qui défend les intérêts de l'importante communauté wallisienne du territoire.

Jean-François Carenco, dont la lettre de mission donnée par le président de la République, est "de renouer les fils du dialogue" avait indiqué avant son départ en Nouvelle-Calédonie pour une visite de cinq jours que le "dialogue prendrait le temps qu'il faut".